09. ennemi déloyal

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Blue

L'obscurité de mon sommeil se dissipe peu à peu, la pièce retrouve sa couleur. Mes yeux encore embué s'habitue difficilement à la lumière qui s'infiltre dans la chambre. Je plisse les paupières en m'essayant dans le lit. Il doit être encore tôt, le levé du soleil s'effectue au alentour de huit heure ici. Et celui-ci est encore assez bas.

Je réprime un hoquet de surprise, en trouvant un corps étendu par terre. Sur la droite de mon lit. Il me faut quelque secondes pour discerner la silhouette, c'est Hayden. Que fait-il dans ma piaule à cette heure-là ? Par terre ?

Était-il soule ? À-t-il voulu profiter de moi cette nuit ? Que s'est-il passé quand il est rentré ? Je dormais apparemment, pourquoi je ne me souviens de rien ? M'a-t-il réveillé ? Et si il avait fait comme Hollis... ou lui, mais que je ne m'étais pas réveillé ? Pourquoi est-ce que je n'ai pas de souvenir après m'être endormie ?

Une migraine attaque déjà les parois de ma boite crânienne, j'aimerais faire cesser toutes ces voix qui hurlent dans mon cerveau. J'aimerais me dire que rien n'est arrivé, que tout va bien. Mais je connais assez ce monde, pour savoir que tout a pu arriver. Tout et de tout le monde.

En aucun cas ça l'exclu lui. Je dirais même l'inverse. Il ne m'a jamais montré quoi que ce soit de mauvais en soit, pourtant en sa présence tous mes sens son en alerte. J'ai l'impression que mon subconscient sait quelque chose que je ne vois pas encore. Il m'apparait comme une menace, et je n'y peux rien.

Alors le trouver sur le sol de ma chambre, à côté de mon lit, alors que je dors depuis longtemps. Je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe. Est-ce que je dois le réveiller ? Non. Il est endormi. Enfin je crois. Ce qui me donne l'avantage sur lui. Sauf s'il ne dort pas.

Je me lève doucement, j'attrape un flingue dans mon sac. D'une main à l'aveugle, je ne veux pas le lâcher des yeux. Et merde, mon sac tombe dans un fracas sur le tapis tissé. Un bruit autre se déclenche derrière moi, il ne m'a fallut qu'une seconde d'inattention putain. J'en étais sur.

Je me retourne aussi vite que lui. Mais nous sommes tous les deux assez intelligent pour ne pas baisser notre garde. Je ne sais pas ce qu'il me veut. Lui, de son côté je pense qu'il sait que je ne le porte pas dans mon coeur.

Nos bras se frôlent presque, les armes tendus l'un envers l'autre. Mon viseur est pointé sur sa jugulaire, alors que le sien est orienté vers mon coeur. Seul nos respirations se font entendre. Le bruit est assourdissant. Qu'est-ce qu'il se passe ? Je ne comprends rien. Pourquoi était-il dans ma chambre ? Endormi ?

J'aimerais lui poser la question, mais je n'aime pas être celle qui pose les questions. Je préfère être celle qui les ignores. Il pourrait penser que j'ai de l'intérêt pour ce qu'il a à me dire. Et si je lui fais comprendre que je ne me souviens pas, il pourra en jouer à son avantage.

Je ne veux pas être vulnérable. Devant personne en règle général, encore moins devant un homme. Et plutôt crever que de l'être devant lui.

J'ai l'impression que ce moment dur une éternité, tous les deux trop borné pour couper le silence. Et sans aucune réelle raison pour appuyer sur la gâchette. D'un côté j'aimerais qu'il brise ce silence pour que mon coeur batte à nouveau. De l'autre, je ne sais pas si mon doigt n'appuierait pas sur la détente, par simple réflexe s'il daigne émettre un son.

J'essaye de m'apaiser du mieux que je peux. Soit, nous nous battons littéralement à coup de balles. Soit l'un de nous deux parle. Ou troisième option, cette situation perdure, mais c'est déjà très long. Je perds patience. Soit je le bute, soit il parle et je risque de le buter.

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