TRUE BLUE

17. Sweet Heart

Jude

Certain moment appartienne à un espace temps entièrement différent, où chaque moment semble être un rêve complètement fou.

C'est exactement comment je décrirais ma nuit. Passée sur allongé avec Hayden, parlant de nos vies, à coeur ouvert. Je ne me suis jamais ouverte sur certains des sujets que nous avons abordés, pourtant ça semblait simple. J'ai... aimé lui parler, et l'écouter.

Comment les choses peuvent changer en si peu de temps.

Je trottines les quelques mètres restants pour atteindre la porte d'entrée de mon immeuble. Le soleil se lève seulement, mais dès que les portes de la bibliothèque se sont rouvertes nous nous sommes enfuis précipitamment.

Je crois qu'aucun de nous deux n'avait envie d'affronter la réalité du crépuscule. Et puis ce n'était pas si confortable...

Je cours dans mes escaliers en trébuchant quelques fois dans les marches. Je suis épuisé de cette nuit pratiquement blanche. Je n'ai du m'assoupir que quelques minutes de temps à autre, entre deux dialogue.

Je ne pensais pas qu'il était si profond, et que son vécu était si touchant. Surtout, si semblable au mien. Malgré que les évènements soit différents son issu et le mien sont similaires.

Je me bats quelques instants avec mes clés, puis la porte se déverrouille. Je jette mes chaussures dans l'entrée sans prendre le temps de les ranger à leur place. Je défais mon manteau et le laisse tomber sur le sol, accompagné de mon sac et mes cahiers.

J'ouvre la porte de la salle de bain à la halte, met en route mon Ipad, le jazz raisonne immédiatement dans tout l'appartement. Mes vêtements tombent un à un par terre, dénudant mon corps. Puis l'eau ruisselle sur celui-ci. Des perles d'eau brulante effleure ma peau.

Tout ce dont j'avais besoin.

Mes cheveux raides laissent place à mes ondulations naturelles. Après plusieurs minutes, j'attrape la serviette pendue puis l'enroule autour de mon buste. Mes cheveux coulent dans mon dos.

Je les essores plusieurs fois. Leur forme se dessine peu à peu.

Ma sonnette retentit. Oula ? Qui pourrait se présenter à sept heure et demi chez moi ? J'avance jusqu'à ma porte.

Je l'ouvre doucement. Un soulagement relâche mes organes lorsque la silhouette d'Hayden se tient sur le pas de la porte. Il affiche un sourire niais, puis celui-ci disparait en me tendant un carnet gris, que je reconnais immédiatement.

- Tu as du l'oublier.

Je lui arrache des mains affolé. Pitié, qu'il n'ai rien lu.

- Tu l'as lu ? Demandais-je inquiète.

- Non, j'aurais dû ?

- Oula, pas du tout, merci.

Il fait un mouvement d'approche, pour reprendre le petit cahier. Je le cache dans mon dos et sa main atterrit sur mon flanc. Mon souffle se coupe à son contact.

Nous nous sommes touchés cette nuit, mais là maintenant nous sommes dans la vraie vie. Il est lui, je suis moi, il se tient à la porte de mon appartement. Et je suis pratiquement nue devant lui. Non pas que ça me gêne, la situation est étrange.

Je sais à présent son passé et il connait le mien.

Nous n'avions vraiment pas besoin de ça.

Je sursaute autant que lui lorsque la sonnerie de mon téléphone jaillit de mon sac. Je fonce par terre celui-ci, et fourre mon carnet dans mon cabas. L'écran de mon cellulaire éclair mon visage dans la pénombre de la pièce. L'image de mon frère avec une banane dans la bouche apparait, je le tourne légèrement, il reste tout de même le patron d'Hayden.