27. le pommeau de douche

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Hayden

Elle avait repris ma phrase d'il y a quelques semaines.

« Fais pas chier Reed, ni toi ni moi n'a envie de dormir par terre »

« Fais pas chier Cooper, ni toi ni moi n'a envie d'attendre »

Partager un lit, ou une douche.

Mes lèvres s'incurvent dans un sourire narquois. Je ne sais pas si elle pense vraiment ce qu'elle dit, et si même elle réalise ce qu'elle propose.

Rien de tout ça me déplaît. Toutefois, je suis un peu retissant.

Il s'agit encore d'une action physique, va-t-elle partir d'ici ensuite ? s'enfuir, en disant qu'elle regrette et que je ne suis rien du tout pour elle ?

Elle fait toujours ça.

Je n'ai pas envie de me sentir utiliser, et de la voir partir, me laisser une fois qu'elle aura obtenu ce qu'elle désire.

Le lit, la douche. Ce ne sont pas ce que font deux personnes qui ne se veulent pas. Mais parfois, j'ai l'impression qu'elle ne me veut pas complètement. Pour une nuit oui, le lendemain non.

L'autre soir, j'ai préféré partir avant que le soleil ne se lève. Je n'avais pas envie de voir son visage plein de regret, une fois qu'elle aurait réalisée qu'elle avait passé la nuit dans mes bras.

- Est-ce que tu restes cette nuit ?

Ses yeux me scrutent, intrigués que ce soit ma réponse.

Elle sourit légèrement avant de se retourner et de m'inciter à enlever les flots de sa robe, qui descendent le long de son dos.

J'attends, les secondes sont si longues que je pense qu'elle ne va tout bonnement pas répondre.

- Si tu en as envie, murmure-t-elle.

Un soulagement agrippe mes poumons, afin de les décompresser.

Mes doigts s'approchent du tissu. Je n'ose à peine la toucher. Mon index effleure son cou, alors que j'attrape les deux bouts du nœud.

Nos corps sont presque collés. Mon torse contre son dos. Seules mes mains nous séparent.

Mon souffle s'écrase abruptement sur sa nuque.

Je les défaits un par un, doucement. Plus mes doigts descendent, plus sa peau frémis dessous.

Elle est moins couverte, certes. Mais je sais que sa nudité n'est pas la source de ses réactions.

Lorsque son dos demeure enfin nu. Je trace une longue ligne invisible sur sa colonne vertébrale, remontant jusqu'en haut.

Je faillis embrasser son cou, mais je m'en retiens. Je n'ai pas envie de perdre contre elle, encore. Enfaite je n'ai plus envie de jouer tout simplement.

J'aimerai simplement qu'elle me dise ce qu'il se passe dans sa tête. Comprendre pourquoi elle agît ainsi envers moi.

Pourquoi est-ce qu'elle me rejette sans arrêt, alors que je ne lui demande même pas de m'accepter. Je ne lui demande jamais rien d'ailleurs.

Mais le rejet persiste.

Sans m'en rendre compte ma main touchait encore sa peau. Mais elle n'avait pas bougé, ni dit quoi que ce soit.

Je laisse retomber mon bras, non sans un soupire las.

- Merci, chuchote Jude.

Le silence est si pesant, ça fissure mes tympans petit à petit.

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