13. rouge carmin

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Blue

Les rues de New York sont bondés à cette heure-ci, tout le monde rentre du travail, vague à ses occupations enfin libérés de leurs taches de la journée. Pour certain elle commence seulement... je ne fais pas vraiment attention à ces gens. Mon esprit est fixé sur mes pensées.

Mes écouteurs filaires sont enfoncés dans mes oreilles, le volume de la musique qui en émane est bien trop élevé. Malgré l'ampleur du son dans mes tympans, ça ne cesse pas le fil de ma pensée. Au contraire, ça l'alimente.

J'essaye de me refaire tous les évènements un par un, et ça n'a pas de sens. Je n'arrive pas à saisir ?

Il n'essaye pas de me tuer, pourtant un peu plus et je mourrais devant ses yeux sans qu'il agisse. Il n'a pas de motif valable pour vouloir ma mort ? Si ? En a-t-il un ? Je ne lui ai rien fais. Appart quelques attaques pour tenter de le nuire, je ne vois pas.

J'aimerais revenir au soir où nous nous sommes rencontrés, ou celui d'après, pour ne pas me rater et le tuer pour de bon. Afin que je ne ressente plus rien auprès de lui, mieux que je ne sois plus jamais à proximité de cet homme.

Je marche sous la pluie bâtante. Mes bottes claquent contre les flaques qui se créer sur les pavés. Mon université se trouve au centre de New York. Je me déplace toujours à pied. Mon appartement n'est qu'à une dizaine de minutes à pieds. J'aime ce trajet, c'est une coupure entre deux moment où je suis enfermé.

L'un avec trop de gens, l'autre seule, absolument seule au monde.

Trop seule.

Je ne sors pas beaucoup, je n'en ai pas l'envie, je n'ai pas envie de beaucoup de chose à vrai dire. Cela fait quelque temps que plus rien ne me met l'eau à la bouche ou ne m'exalte, m'existe. Je ne sais pas c'est creux. Aussi creux que le néant que je ressens au fond de moi.

Mes cheveux sont devenus tout frisés et gonflés à cause de la pluie. Je les attache en arrière avec une pince. Ma franges rideaux persiste et couvre mon front des mes tempes.

Ma veste en cuir rouge carmin protège ce qu'elle peut du reste de mes vêtements... mes baskets de la même couleur sont ruinés. Merde. Le gris de mon jean vire au noir. Je n'ose même pas checker l'état de mon maquillage.

Je presse un peu le pas, les litres d'eau qui se déversent se font de plus en plus violent. Ma rue est assez sombre d'ordinaire, le lampadaire ne marche pas. Pas depuis que je vis ici en tout cas. Mais ce soir, c'est étrange, la ruelle est plongé dans une pénombre pesante.

Je tape le code de la porte d'entrée afin de pénétrer dans mon bâtiment. Je referme la porte derrière moi, je ne suis pas si folle, c'est mon job. Je monte les marches à la halte, deux par deux. J'habite au quatrième, ça va que j'ai une bonne aptitude physique putain.

Je me fige devant ma porte d'entrée. Elle est légèrement ouverte. Je ne suis pas assez débile pour me dire que peut-être je l'ai laissé comme ça. Non. Quelqu'un est là.

Je saisis mon téléphone le plus rapidement que je peux, puis je me ravise en entendant un bruit de pas à l'intérieur, chez moi. J'échange mon téléphone et mon flingue. Je tends mes bras devant moi. Prête à agir contre quiconque.

Je ne serais pas si peureuse si la scène ne se déroulais pas chez moi. Cette personne sait où j'habite, à moins que ce ne soit qu'un hasard, impossible. Des centaines de gens veulent ma tête. Ce n'est pas un hasard. Ce ne sont que des choix. Comme toujours.

Je pousse doucement la porte blindé grise, mes yeux parcours tout mon champ de vision. Mon appart n'est pas géant, mais il n'est pas minuscule non plus. Et c'est un duplex, l'individu peut être à l'étage. Sur la gauche se trouve la salle de bain et les toilettes.

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