TRUE BLUE

35. Auteur de crime

Hayden

- Pourquoi est-ce que tu es là ?

Mon regard dans le vide, trouve finalement mon interlocutrice.

- Je n'ai pas le droit de rentrer ?

- Si Hayden, évidemment tu es chez toi, tu es le bienvenu. Mais tu ne rentres jamais pour rien.

- C'est vrai...

Ce n'est pas pour autant que j'en dis plus.

Mon père a fini par découvrir pour la tumeur, je ne sais pas comment, mais il m'a fait chanter. Et malgré cela, il ne lui a jamais dit. Enfin normalement... mais puisque tout est secret dans cette famille.

Elle se masse la nuque quelques secondes avant de souffler.

- Et sinon, cette Jude... relève-t-elle avec un petit sourire.

J'hausse un sourcil en guise de réponse. Qu'est-ce qu'elle veut savoir ? je le sais déjà, mais j'attends qu'elle poursuive. Quoi qu'elle veuille savoir, elle va devoir le demander.

- Est-ce qu'elle est ta copine ?

- Je crois bien que oui.

- Tu l'aimes ?

- Oui, maman.

Je sais pourquoi elle me demande ça. Parce qu'une relation doit être basé sur l'amour d'abord. Si on entre dans une relation en espérant y trouver des sentiments par la suite, c'est voué à l'échec.

Dans notre cas, si les sentiments n'avaient pas été si fort et bruyant, nous n'aurions jamais eu l'idée d'une relation. Ça c'est sûr.

Elle n'était même pas à proprement fondée avant que Rue pose la question.

Nous n'avons rien en commun avec mes parents. Appart le fait que nous nous sommes poussés à bout. Nous c'était avant, eux après l'amour.

- Où est-ce que tu la rencontré ?

Ah.

Il va bien falloir parler de cette partie de l'histoire.

- Tu sais après la naissance de Rue, lorsque papa est parti pendant deux années, sans vraiment donner de nouvelles ?

Elle hoche la tête tout à coup plus silencieuse. Elle semble également perturbée par le fait que je parle de ça, alors qu'elle m'a demandé comment j'avais rencontré Jude.

- Lorsque son silence était notre paix ? demande-t-elle avec un sourire triste.

Cette période était aussi bénéfique que terrifiante. Chaque journée sans signe de lui en était une bonne.

- Et bien notre paix était simplement la misère d'une autre famille. Il était avec une autre femme, Alessandra.

Elle cille, mais ne dit rien, après tout elle s'en doutait. Mon père n'a jamais été fidèle.

- La mère de Jude.

Elle affiche une expression d'horreur, elle semble...paralysée.

- Qu'est-ce qu'il lui a fait à cette Alessandra ?

- À elle rien à vrai dire.

Elle respire bruyamment, soulagée.

- Non maman, c'est à Jude qu'il s'en est pris.

Ses yeux se remplissent d'une lueur froide, elle est sur le point de pleurer. Maman je t'en supplie, ne craque pas.

- Il- est-ce qu'il a-