12. indifférence ?

66 2 1
                                    

Hayden

L'eau brulante se déversait sur la longueur de mon corps. La buée chaude étouffait mes poumons dans la cabine de douche. Ma respiration devenait altéré par ce nuage épais humide. Sortir. Je devais sortir, je ne respirerais plus autrement.

Mes doigts glissèrent contre la paroi, il me fallut quelques secondes pour parvenir à ouvrir, et sortir de cet endroit clos. J'enroulais ma serviette autour de ma taille. Les miroirs entachés d'une brise grise, me permettait un court répit, ne pas m'apercevoir dans une glace.

Les miroirs. Mon simple reflets pouvait me donner le dégout immédiat. Le reflet de ce que je déteste le plus au monde... je déteste ce que je suis, ce que je deviens de jour en jour. Je ne suis fière de rien. Rien ne peut me rendre heureux aujourd'hui dans ce monde.

Il y a bien une petite place, au fond de mon coeur indéniablement dédié à elle... je ne peux le nier. J'aime quelqu'un sur cette terre. Un être humain est éligible à mon amour. Peut-être que personne ici-bas ne peut avoir une place dans mon cœur, pour qui je peux éprouver des sentiments.

Mais tout est différent avec elle...comment ne pas l'aimer ?

Elle n'a que cinq ans et pourtant, j'y vois déjà tant en elle. Elle est bien plus que tellement de gens. De son jeune âge je la trouve plus mature que certaine personne côtoyant le mien.

J'étais révolté lorsque ma mère m'a apprit sa grossesse il y a cinq ans de ça. J'avais quatorze ans, qu'est-ce que j'aurais pu faire d'une petite soeur ? Je ne voulais pas qu'un autre enfant naisse et grandisse dans cette famille bancale. Parce que je savais que ça serait un bébé malheureux.

Je ne connaissais pas cet enfant et je voulais déjà le protéger. Protéger de la vie, de cette vie, de la nôtre. Peut-être que la vie est quelque chose de beau à donner...lorsque notre situation est stable probablement. Mais si vôtre mari est mon père et que vous êtes esclave de celui-ci. Pourquoi faire naitre un enfant dans un enfer comme celui-là ?

Je me demande sincèrement comment c'est possible. Je ne blâme pas ma mère pour ma venue au monde. Rien n'était comme ça au moment de ma conception. Tout à déraillé à ma naissance, après moi, par ma faute. Il le répète toujours. Il l'a toujours dis. Tout est de ma faute.

Frapper sa femme et son gosse. Être mentalement atteint. Mais bien sur c'est de ma faute. Je n'avais que quelques jours quand tout est devenu de ma faute. Plus rien n'était pareil, il était devenu père, et ses projets ont dû changer en conséquences.

Quel père de merde.

À sa naissance, j'ai su. Je savais qu'elle deviendrait la seule personne à me faire respirer rien qu'un peu. Elle n'est encore qu'une enfant pourtant, elle garde ma mère en vie tous les jours. J'attends d'obtenir la majorité américaine pour obtenir sa garde et la sortir de tout ce merdier.

À ma majorité européenne j'ai compris que ça ne serais pas suffisant. Mon père possède trop de contact au Royaume-Uni. Si je veux la sauver, nous devons partir loin. J'ai passé des nuits entières à me renseigner, je dois attendre encore deux putains d'années.

Et même après cela, je ne sais pas gérer une enfant... comment le pourrais-je ?

Deux ans...

Je ne tiendrais jamais.

Elle restera toute seule ici.

Une des premières règles dans ce monde, est, on ne se pose pas de question. Personne ne sait vraiment d'où viennent les uns et les autres. Elio le sait lui surement, puisqu'il est celui qui nous recrute. Pourtant, il ne m'a jamais rien demandé. Nous signons beaucoup de papier avec des closes de confidentialité et tout le tralala.

TRUE BLUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant