Anaé
L'unique certitude de ce monde est qu'il est en constante évolution. La monarchie constituait autrefois le plus solide des systèmes gouvernementaux. Les rois et reines se succédaient sur des générations. Les guerres ravageaient, les royaumes se reconstruisaient, des alliances se formaient et ainsi de suite.
Mais le temps des monarchies est révolu.
C'est en tout cas ce que beaucoup croient sur le continent d'Æthenar.
Les villages ont découvert petit à petit les bénéfices de l'industrialisation et les performances des technologies nouvelles.
Les grandes perspectives ont rendu les rois méprisables et égoïstes, chacun voulant s'approprier les nouveautés pour leur seul royaume. Leurs ambitions démesurées les ont poussés à entrer en guerre avec les monarchies voisines – comme cela a toujours été depuis la nuit des temps. Jusqu'à ce que les peuples se soulèvent, épuisés des conflits, réclamant plus de liberté et de meilleurs traitements de la part de leurs souverains pervertis par la convoitise.
Un à un, les royaumes se sont mués en nations ordinaires, et leur régence ne se limitait plus à une ou deux personnes. Les conseils populaires émergeaient les uns après les autres.
Ainsi est née la démocratie.
Les lois sont proposées et votées par des représentants – eux-mêmes choisis par les populations – du peuple qui se sent plus libre. Les villages sont devenus des villes et prospèrent à nouveau.
Mais si le continent a gagné en richesses et en prouesses révolutionnaires, il a perdu un élément primordial de son histoire en retour.
À ce qu'on raconte, la magie habitait Æthenar depuis l'aube des temps. Les peuples remerciaient chaque jour leurs dieux pour avoir infusé leurs sols de leur extraordinaire pouvoir.
Hélas, le culte des divinités s'est perdu dans le temps. Après des siècles, nombre d'Æthéniens ont préféré oublier que le continent était jadis une terre de magie, laissant la faune et la flore magiques s'évanouir avec elle. Les vérités se sont transformées en légendes. Plus personne ne croyait en l'existence d'un quelconque pouvoir magique et la magie s'est essoufflée dans toutes les contrées.
Au nord du continent, il ne reste bientôt plus rien des anciennes monarchies et de la magie qui y habitait. Les descendants de la royauté et de la noblesse ont appris à vivre comme les moins fortunés – pour les plus chanceux d'entre eux qui ont échappé à l'exécution –, sans château, cour ou domaine à gouverner.
Toutefois, au sud, il en est autrement.
Trois royaumes subsistent encore. Par quel moyen ? Personne ne le sait et ne veut le savoir.
Parmi eux, connu pour son histoire, sa richesse et sa beauté : Asteria.
Asteria a toujours prospéré, à l'instar de ses alliés du sud. En temps de guerre, personne ne parvenait à triompher de ses armées et à marcher sur les terres perpétuellement ensoleillées du Pays du Soleil.
Il est conté que le royaume jouit d'une éternelle bénédiction et qu'un soupçon de magie divine règne toujours au sein de ses terres. Le culte des dieux créateurs d'Asteria, encore bien ancré dans les traditions, rythme la vie de chaque habitant. Malgré l'expansion des pays démocratiques et l'avancée des nouvelles technologies, Asteria perdure dans ses coutumes ancestrales, mêlant à la fois modernité et héritage du passé.
Et c'est vers cette destination aussi somptueuse qu'insolite que je me dirige.
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Asteria : L'Héritage des Astres
FantasyAnaé est une jeune femme comblée. Après trois années à sillonner les terres d'Æthenar, elle s'apprête à se marier au bel et audacieux Dastan, son compagnon de route et le prince héritier du royaume d'Asteria, une des trois monarchies restantes du co...