Chapitre 25

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Anaé

L'émotion redescend lorsque j'atteins ma chambre. Le bal s'est poursuivi jusqu'à pas d'heure et j'ai dansé jusqu'au bout de la nuit avec mon prince, apaisée par le regard amoureux qu'il me renvoyait. Je souris en repensant à la beauté des lieux, des tenues, et à Dastan. Je revois sa couronne dorée, éclatante sous les lueurs des bougies.

Je jette un dernier coup d'œil à ma sublime tenue à travers le grand miroir taillé dans le bois massif et décoré de peintures étoilées. Au début, je ne me reconnaissais pas, vêtue de robes de cette envergure. J'ai appris à m'accepter dans ces beaux tissus, à supporter de m'habiller comme une noble dame, et j'ai fini par y prendre goût.

Ma porte se met à grincer, alors que je n'attends personne, pas même Jasmine. Je me retourne et aperçois Dastan la refermer délicatement derrière lui et se ruer vers moi sans même un mot.

Sa bouche s'écrase sur la mienne. C'est si soudain que j'en oublie de fermer les yeux. Il saisit ma nuque et m'attire davantage à lui, et cette fois-ci, je ferme les yeux pour savourer pleinement le goût de ses lèvres sur les miennes.

Je lui rends son baiser plein d'ardeur, mais m'arrête très vite et retire mes lèvres des siennes - non sans difficulté.

— On ne devrait pas...

— Je m'en fiche, répond-il avec une familiarité que j'ai rarement entendue de sa bouche depuis notre arrivée à Asteria. Mais si tu me repousses, je n'insisterai pas.

Il esquisse un pas en arrière en ancrant son regard au mien, dans l'attente d'une parole ou d'un geste de ma part. Ma seule réponse est de poser de nouveau mes lèvres sur les siennes et il les accueille comme un affamé accueillerait une bouchée de nourriture.

La flamme de mon désir, que j'ai tenté d'éteindre plus tôt dans la soirée, se ravive avec une intensité fulgurante.

— J'en ai eu envie toute la soirée, murmure Dastan à mon oreille, ses lèvres et ses dents m'effleurant le lobe. J'ai envie de toi.

Un frisson m'envahit et je serre les cuisses. Il lâche mon oreille pour déposer des baisers dans le creux de ma nuque et un léger hoquet de surprise m'échappe.

Ma respiration est aussi chaotique que les battements effrénés de mon cœur. Nous commettons peut-être une erreur, mais je ne veux pas le repousser, emportée par ce tourbillon qui me retourne les sens.

— J'ai besoin de toi...

Dastan retire mon plastron de ses mains habiles. L'épais bijou tombe sur le sol tapissé sans faire un bruit, tandis qu'il parsème de baisers le côté de ma nuque qu'il n'a pas encore touché de ses lèvres fiévreuses.

— J'ai bien vu l'état dans lequel tu étais après la danse. J'ai senti l'effet que je te faisais... Et tu as senti l'emprise que tu avais sur moi.

À cette évocation, le brasier qui m'enflammait de l'intérieur explose et mon pouls s'accélère - comme s'il ne palpitait déjà pas suffisamment fort.

— Tu me veux comme je te veux...

Ses murmures coulent en moi et réveillent mes instincts les plus primaires. Mon souffle se bloque dans ma gorge alors que je tente de répliquer. Le sien danse sur ma peau de manière indécente.

— Je t'en supplie, dis-moi que ce n'est pas l'intensité de mon désir qui m'a induit en erreur. Dis-moi que je n'ai rien inventé, implore-t-il dans une supplique qui rompt une digue en moi.

Je pose d'abord mes mains à plat sur son torse, puis remonte jusqu'au col de sa veste et fais glisser mes doigts contre son cou. Sa peau brûlante réagit sous mes caresses et je me hisse sur la pointe des pieds pour susurrer à son oreille.

Asteria : L'Héritage des AstresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant