Chapitre 13

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La proie.

- Mathilde, je te remercie, mais non...tu n'as pas besoin de me présenter ton cousin. balbutiais-je, le visage étonné et la mine décomposée.

Mon amie rit à ma remarque, et je suis presque agacée qu'elle persiste depuis si longtemps maintenant. Depuis le début du cours, elle ne fait que de m'en parler, puisque malheureusement, elle aurait montré une photo de nous deux prise il y a quelques semaines à un membre de sa famille proche. Malheureusement, Antoine, son cousin, m'a trouvé à son goût, son but est maintenant de me « caser » avec, comme elle l'a dit.

- Et puis, pourquoi tu lui as montré cette photo ? je demande avec une grimace.

- Il m'a demandé une fille intelligente en cours avec moi pour sortir avec ! sa voix me lance le plus naturellement du monde.

- Il ne me veut pas personnellement, il veut juste une copine. je rectifie.

- Eum...oui, tu as vu juste, mais allez, il n'est pas si moche !

Je souffle à cette remarque, et c'est la goutte d'eau. La situation pourrait être marrante, c'est vrai.

Mais pas quand votre stalker est plus que possessif.
Si North entendait cette conversation, il battrait Antoine, alors qu'il n'y est pour rien dans cette histoire. Loin d'être narcissique, je ne me sens pas flattée qu'un homme veuille coucher avec moi, alors refuser des avances pareilles est juste normal. J'ai beau être extrêmement décalée parfois, je n'en reste pas moins loin d'être naïve, et un garçon qui veut absolument une petite amie dans un court laps de temps ne me dupe pas. Rien que le fait d'y penser me donne des frissons le long de la colonne vertébrale. Serais-je capable de coucher avec un homme sans éprouver le moindre sentiment ? Uniquement pour me... « sentir bien » ?
A vrai dire, je n'ai pas eu beaucoup de succès avec les garçons, car ma vie sociale n'était pas très développée, et ne l'est toujours pas, et disons que ça ne m'a jamais dérangé. Je n'ai besoin de rien ni personne, et surtout pas de relations sexuelles avec un homme que je connais à peine.

- Dans l'activité treize, vous pouvez apercevoir des ondes très spécifiques qui peuvent traverser le mur de l'immeuble ci-contre [...].

Je me sers de l'intervention du professeur pour retourner au cours et me concentrer plutôt que continuer à me torturer l'esprit avec des choses qui n'ont pas lieux d'être.

Je n'ai qu'un seul homme en tête, et il n'est pas fait pour moi.

*

Au moment où je pousse la porte du Golden, ma gorge prend une grande inspiration et je sens mes papilles frétiller à l'idée de boire un Fanta frais. Après avoir reçu un message ce matin, j'ai lu que mon patron avait finalement accepté de décaler mes horaires. C'était avec un immense soulagement que j'avais lu le petit texte accompagné de petits émojis heureux qui lui correspondent à la perfection. Ainsi, je commence à 18 heures et finis mon service quatre heures plus tard. Même si ce n'est pas ce que j'avais totalement espéré, je n'ai pas contredit au vu du geste qu'il m'offrait déjà. Malheureusement, tout devient dangereux de nos jours, et c'est encore pire lorsque vous êtes une femme. Mon boss fournit déjà un effort considérable pour moi, alors je ne me vois pas lui dire que ce n'est pas assez. Une autre collègue qui sert en semaine prend alors ma place tandis que je prends la sienne ce jour-ci.

Finalement, la semaine est passée à une vitesse que je n'imaginais pas possible. Je peux tout de même avouer que, depuis quelques jours, je perds complètement la notion du temps. Les visites inattendues qui deviennent quotidiennes me font attendre et attendre, mais une fois qu'il apparaît dans mon petit salon, c'est comme si le temps que j'avais passé à attendre était infime.

STALKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant