Chapitre 42

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Exténué, je fixe mon téléphone qui affiche depuis tout à l'heure la même page.

La communication a été interrompue. Veuillez vérifier votre connexion, puis essayer de nouveau.

Bordel, cette merde va me tuer.
Je venais à peine d'éjaculer sur mon oreiller plein de son odeur que l'appel avait été coupé. Putain, j'avais sincèrement pensé à aller menacer un novice de cette année pour qu'il me passe son portable, même si ça n'aurait absolument rien changé.

Je voulais encore l'entendre.
Que ce soit parler, pleurer, gémir ou jouir dans mon téléphone, je voulais tout percevoir d'elle.
Tout savoir.

Et putain, cet appel...
Mon cœur gémissait si fort que j'ai cru que j'allais venir à la seconde même où elle avait commencé à se faire du bien.
Je me demande bien dans quelle position elle nous a imaginé pour jouir aussi violemment.
Est-ce qu'elle est du genre romantique et lent, ou rapide et bestial ?
En tous les cas, je me plierai à sa volonté.
Qu'elle veuille quoi que ce soit, et je le lui donnerai.
Ses désirs sont des ordres, son plaisir ma seule volonté.
Je suis à elle.
Pour toujours et à jamais.

- Mec, tu dors ? me lance Jake.

Instinctivement, je relève la tête de l'inscription qui ne fait que m'énerver d'avantage.
Mon ami me fixe comme si j'étais l'ennemi, d'ailleurs.
Enervé et à bout de nerfs, je l'interroge du regard.

- Putain, tu n'as rien écouté en fait ! Mais qu'est-ce que tu as ? Il y a un problème ? il continue.

Ouais, il y a un problème.
Ma raison de vivre ne se trouve actuellement pas à côté de moi, mais près des gros chiens qui la veulent tous dans leur lit.
Mon cœur est seule dans notre maison, sans personne pour la serrer dans ses bras le soir.
Ma Rosa étudie seule, alors que je devrais être en train de m'occuper d'elle.

- C'est Rosa ? Vous vous êtes engueulés ?

Pas exactement.
Non, c'est même le contraire, Jake.
On s'est très bien entendus au téléphone.
Ouais, tout était parfait quand elle couinait dans mon lit.
Une énième image d'elle à quatre pattes me remonte à l'esprit, et je tente par tous les moyens d'éviter d'y penser trop longtemps.
Trop tard.
Me voilà en face de mon pote, la queue en feu et le pantalon beaucoup trop serré pour contenir mon envie envers elle.

- Non, tout va bien avec elle.

Il ne met même pas de pause dans notre conversation avant d'enchaîner :

- Elle t'a drogué, North. Je vois pas autre chose. Avant t'étais concentré 24 heures sur 24, jamais tu ne laissais déconcentrer...

- Ferme-la, tu me l'as déjà dit. Je fais ce que je peux.

Il souffle en continuant :

- Fais attention sur le terrain quand même, on ne sait jamais. Tu as beau être le meilleur sniper de notre unité, tu restes humain, et surtout pas infaillible quand tu penses à elle.

Merde, je n'aurais jamais du leur parler de Rosa. Un jour, je savais que ça allait me retomber dessus, et ce jour est venu. Certes, ce n'est pas bien grave, mais je ne veux pas qu'ils émettent un quelconque avis négatif envers la perfection qu'elle incarne. Il est hors de question qu'il la juge comme la source de ma déconcentration.
Même si c'est ce qu'elle est, sans même s'en rendre compte.

Je me souviens encore de la fois où je leur avais tout raconté. Enfin..."tout" est égal à mon amour pour elle. J'exclus donc tout mon stratagème pour parvenir à mes fins.
Comme je l'ai déjà dit, ça, c'est entre elle et moi.
Jusqu'à la fin de nos jours.

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