Épilogue II

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8 ans plus tard.

Épuisée, je passe la porte blanche de notre maison, un tas de feuilles importantes bien emballées dans leur chemise cartonnée. Le stress de toutes ces dernières semaines se répercutent sur moi, mais je sais que ma petite famille sera prête à me soutenir. D'autant plus que les nouvelles sont plus que bonnes, car il y a, en réalité, deux choses qui occupent mes pensées jours et nuits ces derniers temps.

Excitée malgré la fatigue, je passe l'entrée et retire mes chaussures en m'imaginant pour la millième fois ce que je vais leur annoncer, et surtout, de quelle manière le faire. Mes mains lissent ma jupe alors que je sens des courbatures dans le bas de mon dos endolori.
A peine le salon atteint, et je sens une masse se ruer sur moi en hurlant de joie.

- Maman !

Mes lèvres s'étirent et je souris pleinement en attrapant mon petit garçon qui commence à faire son poids.

- Impossible de le laisser concentré quand tu arrives... grogne mon mari en venant à la suite de son fils pour m'enlacer à son tour.

Un baiser profond est déposé sur mes lèvres et je profite de la douceur de la peau de North un instant alors que sa langue commence à titiller ma lèvre inférieure. Je m'apprête à ouvrir un peu plus ma bouche lorsque notre enfant nous coupe net dans notre élan :

- Beurk ! C'est dégoûtant !

Riant, nous nous écartons et Elio nous fixe de ses grands yeux verts. Leur couleur est strictement la même que celle de son père, et je m'en réjouis. Ces yeux que j'ai tant aimé et que j'aimerai toujours restent mes préférés sur cette planète. Malgré le fait qu'il soit né avec mon blond presque argenté par moment, notre fils a vite viré au noir, histoire de réellement prendre le visage de son père jusqu'au bout.

- Toujours pas d'amoureuse ? Le taquine son père.

Elio fronce ses sourcils et je m'empresse de les conduire au salon avant que leur discussion s'envenime. Oui, North est toujours un enfant, et oui, notre fils lui ressemble bien trop pour ne pas répondre, alors je connais déjà la fin de cette histoire.

- Rendez-vous canapé ! dis-je en entraînant les deux hommes de ma vie sur le sofa.

Ils me suivent sans broncher et je peux déjà apercevoir le sourire complice de mon mini-North, appuyé contre moi.

- Ne dis rien pour l'instant. je lui murmure dans l'oreille pour que son père n'entende pas mes paroles.

Et d'ailleurs, je sens bien qu'il ralentit derrière moi. Son regard brûlant me parcourt de la tête aux pieds, et même si il est dans mon dos, je peux affirmer que je sens ses yeux me dévorer.
Le feu recouvre mes joues à une allure dévastatrice alors que je comprends vite qu'il reluque plus particulièrement mes fesses. Sachant très bien ce qui va suivre après notre discussion, j'essaye de cacher au mieux mes frissons à mon fils, mais mon mari ne les manque en aucun point. Il ne rate pas une seule occasion, et cela même 12 ans après nos premiers ébats amoureux.
Le hochement de tête d'Elio me ramène sur Terre et lorsque tout le monde se positionne face à moi sur le cuir, je m'empresse de donner la grosse pochette à l'homme de ma vie. Il semble intrigué, mais l'ouvre immédiatement et tombe sur toute ma réflexion aboutie.

- Bordel... il murmure alors que des étoiles pétillent dans ses yeux. Tu as réussi, mon cœur !

J'acquiesce, manquant de mots pour décrire ce que je ressens. Voilà deux ans que je me bats pour devenir directrice dans mon travail, et le post vient officiellement de m'être légué après que j'aie pu présenter mon dernier travail : une invention ingénieuse permettant d'allier un moteur électrique et un esthétique hors du commun pour le petit objet dont on m'a confié la conception. J'ai tout réalisé, de A à Z, en me couchant parfois à plus de trois heures du matin, pour le plus grand malheur de mon mari qui déteste dormir sans moi.

STALKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant