Chapitre 35

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Mon corps se tortille sous la couette alors que mon esprit ne veut absolument pas s'endormir.
Non, pas après ce qu'il s'est passé il y a une heure dans ce maudi lit.
Je fixe encore une fois le réveil, qui me renvoie presque la même heure qu'il y a trois minutes.

Le matelas est froid et sans intérêt, quand sa gigantesque carrure n'accompagne pas la mienne.
Appelé en urgence par un de ses amis, un certain "Jake", m'a-t-il dit, mon homme a été obligé de se tirer du lit depuis ce qui me semble être une éternité. Ses seules paroles avaient d'ailleurs été "Rien de grave, mon cœur, repose-toi bien, je serai vite de retour.".
Malgré mon angoisse, ses mots avaient procuré en moi toutes sortes d'émotions. Évidemment, le téléphone avait sonné quand il avait recommencé à poser ses lèvres dans mon cou, juste après sa révélation plus que...précise.
Et quelle révélation.
North n'avait encore une fois pas fait dans la dentelle, c'était le moins que l'on puisse dire.
Du sexe.
Des enfants.
Une recontre avec ses beaux-parents.
Son amour pour moi.
Mon amour pour lui.

Ma tête se retourne encore une fois de l'autre côté de l'oreiller, et je manque de pousser un cri à l'intérieur.
N'étant pas d'humeur à être bruyante
-même si notre maison est très écartée de toutes les autres-, le silence continue de percer dans notre chambre.
Ses mots reviennent alors encore une fois à la charge. Certes, il n'avait pas l'air inquiet, mais j'ai bien vu qu'il fallait qu'il parte, et au moment même où il couperait la conversation téléphonique.
Son ami était-il blessé ?
North est sniper, pas médecin, alors je ne vois pas pourquoi-
Sniper.

Le métier de mon homme me revient comme un fouet en plein visage.
Dans trois jours entiers, il sera parti.
Et moi, je resterai.

-

Mon réveil perce mes oreilles et je me lève d'un bond, complètement reveillée par la sonnerie stridente.
Deux mains me plaquent alors de nouveau contre le matelas fermement, avec une telle force et une telle vitesse que je n'ai même pas le temps de réfléchir à ce qu'il se passe.

Mon visage se retourne alors brusquement vers mon accompagnateur, où je manque de lui administrer un magnifique coup de tête. North, avec son air mal léché et quant-à-lui, pas du tout réveillé, me dit alors :

- Merci de ne pas me tuer dès le matin, mon cœur.

Mon rythme cardiaque augmente drastiquement quand je réalise alors la situation : il va bien.
Mon corps lui saute littéralement dessus, puisque je viens enlacer mes bras autour de son torse imposant.
De nature pudique, je ne suis pas du tout habituée à faire une telle chose, surtout envers un homme.
Mais ce n'est pas n'importe quel homme.
Et ça ne le sera jamais.

Son bras trace alors le contour du tee-shirt que je porte -qui est en fait le sien-, au niveau de mon cou.

- Je t'ai tant manqué que ça ? Je sais que je suis le meilleur que tu ne rencontreras jamais, mais quand même.

Tiens tiens, pile quand j'en parlais.
Cet homme lit vraiment en moi comme dans un livre ouvert.

- Tu es bête ! J'ai eu peur, tu es parti en disant une petite phrase, donc j'ai cru que vous aviez vraiment des problèmes.

Son air se crispe légèrement avant de retrouver son air concentré, le regard braqué sur moi.

- C'est rien, on a juste eu un soucis à régler avec l'armée avec les armes.

Je fronce les sourcils, étonnée.

- Et ils te convoquent toi ? Alors que tu es en semaine de congés ?

Je le sens hausser les épaules, ce qui me fait aussi bouger au passage.

- Je suis le meilleur dans les armes de précision, donc je trouve ça normal qu'ils m'appellent en premier.

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