Chapitre 14

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La proie.

Je me réveille à l'entente de ma sonnerie abominable et familière de mon réveil, puis tâte immédiatement la place à côté de la mienne, pour n'y sentir que du vide et des draps froids.
Déçue, je me prépare rapidement pour me rendre en cours. Bizarrement, je ne comprends pas tellement pourquoi il est parti si tôt, mais me rassure en me disant que tout allait bien hier. Je n'ai pas envie d'y aller, mais savoir qu'il puisse être présent en maths me fait me sentir tout de suite beaucoup plus heureuse et impatiente de vivre cette journée, pourtant si banale.

C'est toujours comme ça, avec lui.

*

Après trois heures de physique acharnée, j'arrive dans la classe concernée et salue mon professeur. Il y a déjà quelques personnes présentes, mais je sais qu'il n'est pas encore arrivé. Je reconnaitrais son visage, ses yeux, son odeur et corps entre mille.
Alors, je patiente. Mais après quelques minutes, le cours commence officiellement et me voilà désespérée.

Il n'est pas venu.

Encore une fois.

Je l'ai attendu.

Et c'est le désarroi.

*

« Ma chérie, tu viendras dimanche ? »

Je souris à cette phrase et réponds :

« Oui maman, tu veux que je ramène quelque chose ? »

« Non merci, qu'est-ce que tu fais de ta fin de semaine ? »

La voix enjouée de ma mère me fait du bien. Elle me rappelle mon quotidien au lycée, où j'étais encore dépendante de mes parents et innocente de la vie et du vice courant à toute heure.

« Je travaille samedi et vous vois dimanche, c'est assez, non ? »

Elle rit à ma réplique et termine la conversation rapidement, mettant fin à nos quinze minutes d'appel :

« C'est parfait, ma chérie. Bon je dois y aller, ma pause est terminée, bisous. »

Elle imite le bruit d'un bisou tandis que je lui souhaite de passer une bonne journée, jusqu'à ce que la conversation se coupe dans le combiné. Je m'étire alors sur mon lit et fixe mon portable, devant le message envoyé il y a déjà un bon moment. Même la discussion avec ma mère n'a pas réussi à me faire changer les idées, et j'en suis épuisée.

Vous.

Il y a deux heures.


Tu ne viens pas
en cours en ce moment,
non ? Tu n'étais pas
là tout à l'heure.

Je fixe mon portable et soupire face à l'inscription « il y a deux heures. ».
Pourquoi ne répond-t-il pas ?
J'ai du mal à comprendre comment il fonctionne. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé, vu ses blessures de la veille.

Il me fait peur.

Je n'ai pas peur de lui, évidemment, mais je suis stressée à l'idée que quelqu'un lui en veuille. Est-il si mauvais que ça ? Bien sûr que non. En tous cas, pas avec moi.
Je souffle et saisis mon ordinateur pour regarder ma série du moment, avec pour objectif de faire mes révisions après cette étape de relaxation.

Je me réveille dans la nuit en me sentant étrangement inquiète. Sans aucune raison, je semble m'être réveillée. En quelques secondes, je me remémore mon cauchemar désagréable, à propos de mon appartement qui prenait feu. Mon corps est chaud et tremblant, mais ça en est presque agréable, après ce rêve abominable.
Je secoue la tête et essaye de penser à autre chose. Changeant de côté d'oreiller, j'inspire l'air qui a d'ailleurs une petite odeur de parfum homme.
Je souris en sentant ce doux parfum, avant de totalement me figer.
Un parfum.
Qui n'est pas le mien.

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