Chapitre 48

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Alors que ma cagoule recouvre l'entièreté de mon visage exepté mes yeux, je lance un regard meurtrier à Josh.

- Arrête de parler comme ça. je lui ordonne.

- Oh allez, tu pourrais quand même lui faire plaisir ! Ou au moins, envoie-lui tes abdos en gros plan, je suis sûre qu'elle va adorer autant que moi de les voir. il s'exclame, euphorique, mais tout de même avec ce sourire narquois familier.

- T'es con, dégage de là.

Déposant mon arme en dessous de la plaque "Sniper North Jones, unité 4", je profite de l'occasion de ce minuscule silence pour faire abstraction de l'énorme érection qui pointe dans mon uniforme.
L'imaginer recevoir une photo pareille est la meilleure sensation après cette longue journée, surtout quand mon esprit visualise ses joues rouges et ses jambes tremblantes.

- Ce putain de réseaux fait tout foirer. j'affirme en serrant les dents.

Immédiatement, je vois mon coéquipier sourire jusqu'aux oreilles lorsqu'il continue la conversation :

- Donc tu es pour ! Je vote la technique de la lettre. Ca serait une très bonne idée, n'est-ce pas, Northi ?

Je tente de réajuster mon pantalon quand la vision d'elle, allongée sur notre lit et la lettre devant les yeux m'apparaît.
Certes, elle n'oserait jamais se toucher pour si peu, mais je sais très bien que ça lui ferait de l'effet.
Frustré, je grogne et retire précipitamment le tissu noir qui recouvre mon crâne en lui répondant :

- Ferme-la. Tu sais très bien que je ne peux pas la contacter.

Ma voix déstabilisée n'échappe pas à un de mes deux meilleurs amis, chose que je déteste plus que tout.

- Tu la reverras quand on retournera en France, il te reste encore deux mois à tenir et le tour sera joué.

Deux mois.
Encore deux.
Le temps à la base passait extrêmement lentement, et je ne pouvais m'empêcher  de me dire que les troupes qui étaient placées en éclaireurs sur notre territoire étaient de sa nationalité.
Mon amour.
Mon ange.
Mon cœur.

- Ouais, tu as raison. J'ai juste hâte d'y retourner. j'acquiesce, vaincu.

En un instant, je vois son visage changer radicalement de couleur, passant du blanc pâle à une teinte encore plus translucide.

- Ne me dis pas que tu vas abandonner les US pour la France ? il m'interroge, prostré.

La seconde qui suit celle-ci, c'est moi qui le dévisage. Pas avec un air étonné, brusqué ou énervé, juste un air calme, naturel et détendu.

- Ca dépendra d'elle. Tout dépendra d'elle. Si elle décide de rester proche ses parents, j'accepterai, mais tu sais bien que je ferai tout pour la ramener chez nous. je réponds tranquillement, ayant déjà envisagé la situation des centaines de fois.

La conversation entre mon ami et moi ne semble plus du tout être sur le ton de la rigolade, mais bien sur un sujet à risques, qui ne comporte qu'une seule malheureuse sortie de secours.
Elle, et moi, pour toujours, et en Amérique.

- Mais tu sais très bien qu'elle risque gros en restant là-bas !

Oh que oui, je le sais.
Mis sur les nerfs, je lui réponds brutalement :

- Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Que je la force ? Qu'on ramène nos françaises sans même leur demander leur avis ?

Tandis que Josh affiche toujours son air prostré, il poursuit, les sourcils blonds froncés et la mine pensive :

STALKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant