Chapitre 5 [3/3]

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Lorsqu'Albarath mit le pied dans la maison d'Irimel, il capta immédiatement la tension dans l'air. Même Merychel remarqua les vêtements humides séchant devant la cheminée. Assise sur un banc, Charlotta finissait de sécher les cheveux d'Adrienne, avant de se mettre à les tresser.

—Ce n'est pas nécessaire, murmura Adrienne.

Mais Charlotta continua.

—Vous avez eu un accident ? demanda Albarath.

Posé contre le comptoir avec son père, Irimel croisa les bras.

—Ce n'était pas un accident. Et sinon ce livre ?

—Rien, répondit Merychel, visiblement déçu.

—Parfait on abandonne, déclara Irimel.

Albarath tapota l'épaule de Merychel et s'avança face à Irimel.

—Nous n'abandonnons rien. Il est dans la réserve, normalement il faut remplir des documents pour y accéder et donner des justifications. Mais il se trouve que j'y ai été invité pour un bal qui se tient demain.

Il balada son regard sur son entourage, d'un sourire assuré.

—On va pouvoir se le procurer sans expliquer à qui que ce soit les vraies raisons.

Irimel fronça les sourcils, convaincu d'avoir entendu parler d'un bal mais incapable de se rapeller quand.

—Vous allez rendre visite à la demoiselle de Clusette ? demanda Karel.

—Piquer un livre chez une dame, cela ressemble à du vol, s'inquiéta Adrienne.

Karel sourit à la remarque, comme s'il n'attendait que ça pour se lancer dans des explications.

—Les livres de la réserve sont soumis au même décret que ceux de la librairie officielle. Comme l'a déclaré Joseph à l'époque, le savoir appartient au peuple d'Atleia.

—Et cela n'a pas plu à l'église qui a décidé de confier les ouvrages les plus rares au baron de Clusette, précisa Albarath.

Irimel frappa le comptoir et fixa Albarath avec de grands yeux.

—Tu parles de la femme qui t'a jeté un livre !

Le prince grimaça.

—Il est vrai qu'elle m'a lancé un livre.. Mais cette invitation est la preuve que je suis le bienvenu.

S'imaginant son cousin recevoir un livre au visage aussi gros que ceux de Merychel, Adrienne frémit.

—Doux Seigneur, qu'as tu fait pour mériter un tel châtiment ?

—Il a cet effet sur les femmes, commenta Irimel.

Les regards se posèrent sur le prince qui haussa les sourcils en opinant.

—Il vous faudra être mieux habillés pour le bal de demain.

Irimel le fixa, bouche bée.

—Ah, parce qu'on doit s'y rendre aussi.

—Vous allez chercher le livre pendant que je distrais Tenacy, expliqua Albarath.

Appuyé au comptoir, le père d'Irimel faisait non de la tête.

—Le bal de Tenacy devrait être le dernier de vos soucis. Merychel est toujours en danger et demain.. Il devrait y avoir un avis de recherche, les gardes qui patrouillent vont le chercher et ce n'est pas difficile de le décrire. Il est assez atypique.

Merychel déglutit.

—Je le couvrirai, dit Albarath.

—Vous devriez filer le cacher au château d'Ostrigh, c'est le seul moyen de le protéger ! insista Karel.

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