Chapitre 11 [2/4]

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De retour devant l'écurie, Henson avait déplacé la calèche et sellé les chevaux. L'un des deux avait des sacoches et des attaches pour leurs livres et leurs sacs.

Henson caressa une dernière fois ces bêtes et se tourna vers le trio.

—Qu'importe les crapules de l'Eglise ou les fous qui s'opposeront à vous, créez ce remède ! Je vous en supplie, faites qu'il ne soit pas mort pour rien.

Ils hochèrent la tête alors que Henson exécutait le salut des flots. Sa main gauche sur le cœur, il les regarda d'un sourire larmoyant.

—Que le vent marin guide vos pas et les flots vos âmes.

Irimel répéta son mouvement, Merychel enchaîna des mouvements maladroits et Adrienne se contenta d'incliner la tête. Le vieux cocher ne s'attarda pas, il baissa son béret et leur tourna le dos. Sa silhouette disparut dans l'écurie, les laissant seuls avec les chevaux que Merychel contemplait d'un air dubitatif.

—Nous voila à dos de cheval maintenant...

—Je sais que tu n'aimes pas ça, répondit Irimel. Mais on ira bien plus vite sans calèche. Allez, montez.

Plus rapides que la calèche, les chevaux se faufilaient aisément là où un véhicule aurait dû s'arrêter. Et malgré la lourde fréquentation de la route en direction de Dom, ils avançaient à bonne allure grâce à Irimel. Ce dernier insultait et menaçait quiconque les ralentissait sous les regards outrés de ses compères. Ils atteignirent Dom au coucher du soleil et laissèrent les chevaux à l'auberge pour rejoindre la plage. La priorité était la relique.

Les souliers dans le sable, Adrienne restait sans mot. Face à elle s'étendait la mer, sans limite, sans fin. Le reflet du soleil couchant y peignait un drapé orangé qui ondulait avec les vagues. Émue, Adrienne retira ses souliers, souleva les pans de sa robes et avança jusqu'à ce que l'eau lèche ses chevilles.

Derrière elle, Irimel et Merychel s'affairaient avec la relique.

—Doucement, murmura le sorcier.

Sans prendre en compte la remarque, Irimel vida le contenu de sa poche dans l'eau. L'orbe blanc tomba dans un plouf sonore et Merychel s'empressa de la ramasser. Dans ses mains l'orbe brillait à la lueur orangée du crépuscule. Un sourire se dessina sur ses lèvres.

Enfin.

—La première étape vers le remède.. Je vais pouvoir m'y mettre.

Les mains dans les poches, Irimel fixait les voiles qui s'étendaient au loin, là où le ciel commençait à se teinter de violet.

—Je sais que tu es pressé de commencer à le rédiger mais il va falloir qu'on aille à la cathédrale. dit Irimel. L'évêque dont parlait Albarath est notre seule chance de remonter jusqu'à ton assassin.

Merychel se crispa et un poids l'accabla en s'imaginant rencontrer celui qui avait envoyé cet assassin. Un passage obligatoire. Il frotta ses cheveux en s'efforçant de cacher ses craintes. Devant lui, Adrienne se tenait debout, les pieds dans l'eau. Elle avait défait le bandage de sa main gauche et le tenait du bout des doigts, le laissant danser au gré du vent.

—Le roi se meurt. Tu devrais le rencontrer.

Elle avait parlé d'une voix claire sans lâcher Merychel du regard. Une nouvelle fois, il se crispa.

—Il se meurt... Je ne veux pas monter sur le trône !

Irimel grogna en croisant les bras.

—Je m'en doutais.

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