Chapitre 11 [3/4]

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Dehors, Adrienne tenait toujours la main endolorie d'Irimel.

—Alors ? demanda ce dernier.

—Ce n'est pas l'évêque.

Irimel grogna.

—T'as pas passé assez de temps avec lui.

—Il a répondu sans hésiter et sans détourner la vérité. Mais ce n'est peut-être pas le bon moment pour l'interroger. Il est ivre.

Irimel le regarda avec étonnement puis sourit.

—Ivre ? C'est parfait ! Ouvre j'y vais.

Merychel le toisa sévèrement.

—Es-tu fou ? s'exclama Adrienne en secouant sa main.

—L'intérieur est béni, surenchérit Merychel. La porte ne t'a pas suffit ?

—Rien à faire. Je vais rencontrer l'évêque. S'il est ivre personne ne le croira lorsqu'il parlera de mes plumes. Pour ne pas perdre de temps, vous n'avez qu'à rendre visite au roi pendant que je fais ça.

Adrienne et Merychel échangèrent un regard inquiet.

—Non c'est trop dangereux ! décréta Merychel. Tu vas y rester !

—Il est notre seule chance de trouver le responsable. insista Irimel. Si j'y reste, j'y reste. Mais au moins j'aurai tout tenté. Maintenant ouvre.

Irimel fonça vers la porte, la main tendue vers la poignée quand Merychel lui barra la route. Un échange de regards noirs se suivit. Jusqu'à ce que Merychel soupire et pose sa main sur la poignée.

—T'es complètement inconscient... Laisse nous t'escorter au moins et tiens la main d'Adrienne.

Irimel haussa les épaules, Adrienne n'avait pas lâché sa main depuis qu'il s'était brûlé.

Merychel ouvrit la porte, dévoilant à nouveau la lueur chaude du chœur. Adrienne ouvrit de grands yeux ébahis avant qu'Irimel la tire à l'intérieur.

—J'vais le faire parler tu vas voir, dit Irimel.

Une fois à l'intérieur du chœur, Adrienne sentit la main d'Irimel trembler. Il vacilla, tituba et s'effondra en s'agrippant à elle.

—Irimel ! s'inquiéta Adrienne.

—Tu es sûr de vouloir faire ça ? demanda Merychel en le regardant se plier en deux au bras d'Adrienne.

La respiration lourde, Irimel hocha la tête sous le regard exaspéré de Merychel.

—Je me sens tout mou..murmura Irimel. Je m'attendais à avoir mal. Je peux le faire. C'est rien, je peux avancer.

—Tu n'es pas raisonnable, dit Adrienne.

—J'ai jamais dit que je l'étais.

Lorsqu'ils arrivèrent à portée des bancs, Irimel s'y appuya et clopina ainsi jusqu'au bout de l'allée où le prêtre sursauta en les apercevant.

—Votre Altesse ? Vous retournez voir l'évêque ?

Le groupe passa devant le prêtre confus qui fixait la démarche maladroite et chancelante d'Irimel au bras d'Adrienne.

D'un pas assuré, Merychel guida ses compères dans le couloir étriqué qui menait au bureau de l'évêque. Une fois devant la porte, il se tourna vers le prêtre qui les avait suivis et pointa Irimel.

—Seulement lui.

Il ouvrit la porte et Irimel y entra d'un pas maladroit en lâchant la main d'Adrienne. Merychel claqua la porte derrière lui et foudroya le prêtre du regard.

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