Chapitre 7 [2/4]

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L'intérieur exiguë du poste de garde, avec ses murs en pierres grises et son odeur de moisie, confirma ses craintes. On dirait une cellule. Sans compter l'entrée, il y avait deux portes en plus d'un escalier en colimaçon menant aux étages supérieurs. Deux fenêtres en rectangle fins permettaient à une lumière froide d'éclairer faiblement la pièce remplie de meubles délabrés.

—Il y a même une table et des chaises ! s'extasia Albarath.

Il pointa la table dont un pied avait été remplacé par une bûche en équilibre et les chaises dont l'une n'avait que trois pattes et l'autre avait perdu son dossier.

—Pas mal pour un lieu géré par la couronne, plaisanta Irimel.

—N'est ce pas ? répondit Albarath.

Merychel frottait ses bras, alors qu'il reconnaissait cette odeur familière.

—C'est lugubre, ça sent comme dans ton château...

Albarath ignora la remarque et se contenta de lui sourire. Alors qu'Irimel se rapprochait de l'une des portes, la main sur la poignée, il sourit à la cantonade.

—Vous voulez entendre les cris d'agonies des âmes tourmentées par Albarath ?

—Les âmes ? souffla Adrienne avec confusion.

Albarath leva les yeux au ciel pendant qu'Irimel tournait la poignée. Le cliquetis de métal résonna dans un escalier s'enfonçant dans la pénombre. Il leur fit signe de rester silencieux et pencha sa tête dans l'ouverture.

—Il y a quelqu'un ici ?

Une voix lointaine lui répondit.

—Hé bonjour !

—Vous êtes combien ? demanda Irimel.

—TROIS ! répondit la voix d'un homme qui semblait essoufflé.

Albarath fut ravi d'entendre cette réponse.

—J'avais oublié le prêtre.

—Sortez nous de là ! cria une femme. On nous a enfermé sans aucun jugement !

—C'est la sorcière ! dit Merychel.

Dépité, Albarath ferma la porte lui-même.

—Je croyais que les femmes ne devaient pas toucher à la sorcellerie. murmura Adrienne.

—Techniquement, elles peuvent, répondit Merychel.

Le prince se dépêcha de s'interposer entre le sorcier et sa cousine, en ne manquant pas de foudroyer Merychel du regard.

—Ne lui donnes pas d'idée !

Merychel se contenta de hausser les épaules.

Appuyé contre le mur, les bras croisés, Irimel demeurait pensif.

—Va falloir les juger tes prisonniers, si on les laisse derrière ils vont finir par crever.

La remarque touchait juste et Albarath passa une main dans ses cheveux, dubitatif.

—Je vais réfléchir à une solution pour eux.

Il se faufila entre le mur et les chaises et s'approcha de la porte opposée à celle des prisonniers, de l'autre côté de la table. Il l'ouvrit et découvrit une pièce complètement plongée dans la pénombre. Mastel ne s'était pas trompé, il n'y avait pas la moindre ouverture.

Il sursauta quand Irimel lui tira le bras. Le regard sévère, ce dernier se pencha vers l'oreille du prince.

—Il faut qu'on parle. chuchota-t-il d'un ton sec. Ce type sur le toit était armé. Je ne pense pas qu'il veuille seulement l'enlever..

Les DouzeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant