Il le guida dans les caves où les voix de deux femmes résonnaient avec des cliquetis métalliques.
—Commence par là.
—Non je finis d'abord le tour avec ce bouton en premier !
Irimel découvrit avec stupeur la cellule d'Adrienne. Accroupie derrière les barreaux, cette dernière avait passé ses bras entre les barres de métal et appuyait machinalement sur des boutons cuivrés dans un panneau de bois. Merychel y devina le fameux mécanisme à combinaison dont lui avait parlé Hadronyme.
—C'est toujours fermé ? s'étonna Merychel.
Assise en face du mécanisme, Hadronyme sursauta à la voix de son cousin et se leva. Derrière le drapé blanc de sa robe, Merychel aperçut les doigts d'Adrienne qui manipulaient les boutons du mécanisme dans une chorale de cliquetis. Pas moins de dix boutons. Il fit un rapide calcul et son visage se décomposa.
—Tu as dit que ça serait facile ! cracha-t-il à Hadronyme..
—Je me suis un peu fourvoyé, mais rien d'impossible..bafouilla Hadronyme.
—Rien d'impossible ? rétorqua Merychel en pointant le mécanisme. Trouver une combinaison de dix boutons dans le bon ordre, rien d'impossible ? Tu réalises le nombre infini de possibilités ?!
Hadronyme haussa les épaules d'un sourire niais qui plongea Merychel en plein désarroi. Ça serait un miracle si on la sort avant le réveil du marquis. Dépité, il plaqua sa tête contre les barreaux.
—Sainteté est dans les grâces du Seigneur, elle sera sortie avant la nuit, promit Hadronyme.
Debout contre le mur, Jessyphane soupira à la remarque de sa sœur jumelle. Tandis qu'Adrienne persistait et appuyait sur les boutons du mécanismes dans un nouvel ordre.
Irimel s'approcha en fixant les barreaux et le plafond où il devina la présence d'un rail. Une ingéniosité bien rare en Atleia. Le mécanisme devait permettre aux barreaux de glisser le long des rails pour ouvrir la cellule. Ses doigts glissèrent le long d'un barreau alors qu'une idée germait dans son esprit. A côté de lui, le sorcier fixait sa main avec intérêt et capta son regard.
Pendant un instant Irimel dévisagea ses yeux bleus, s'attendant à le voir sourire et clamer "Changement de plan".
Merychel n'en fit rien, son regard se mouvait entre Irimel et la barre qu'il tenait avec insistance.
—Tu penses..pouvoir ? murmura Merychel dans un souffle.
Un sourire discret aux lèvres, Irimel répondit en agrippant le barreau d'une main ferme.
—C'est laquelle qui écrit des cochonneries ? Les Roses dorées c'est ça ? demanda Irimel.
Les têtes d'Adrienne et Jessyphane se tournèrent instantanément vers Hadronyme. Cette dernière se mordillait les lèvres d'un air gêné.
—Nymie, tu devrais aller parler à Tenacy, dehors, dit Merychel. Ça ne s'est pas passé comme prévu.
Hadronyme dévisagea son cousin avec confusion.
—Nymie qu'as tu fait ? Qu'as tu écrit ? scanda Jessyphane.
Un grand sourire se dessina sur les lèvres de Hadronyme.
—Vous deux, vous ne pouvez rien dire ! Vous l'avez lu et vous avez aimé !
Les pans de sa robe dans les mains, elle disparut dans les caves, laissant ses sœurs rouges d'embarras.
Satisfait, Irimel hocha la tête en la voyant disparaître.
—Une de moins.
Son regard se posa sur Jessyphane, toujours appuyée au mur, son chignon brillant à la lueur de la torche.

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Les Douze
FantastikUn siècle que plus une âme ne ment en Atleia. Car mentir revient à briser l'une des Douze et quiconque y déroge est damné à se transformer en démon. Malgré tous les efforts mis en place par la Couronne et l'Eglise pour organiser le pays autour des...