Chapitre 11 [1/4]

7 2 0
                                    


Devant Sermethril, Tenacy fixait le chemin ombragé où elle espérait voir sa calèche arriver. À ses côtés, les jumelles en robe blanche scrutaient la même direction.

Lorsqu'une calèche verte pâle apparut sur le sentier, Tenacy laissa échapper un souffle de soulagement et sourit à Hadronyme. Le véhicule s'arrêta devant les trois femmes, la portière s'ouvrit et Leonard en jaillit.

La main de Tenacy partit plus vite que sa pensée et une claque résonna, propulsant Leonard au sol. Elle sursauta en réalisant le geste brutal qu'elle venait de faire.

—Je ne lui ai pas demandé son âge ! s'inquiéta Tenacy.

Marylith sortit à son tour et posa le pied près de Leonard.

—Vous risquez pas de briser la huitième avec lui, ce chiabrena est trop âgé.

Sous les regards effarés des jumelles, elle mit un coup de pied à Leonard qui gémit de douleur en retombant au sol.

—Marylith ! gronda Mastel.

Agrippé à l'épaule de Geoffrey, Mastel descendait de la calèche en titubant. Ses mèches noires dessinaient des virgules sur son front en sueur alors que ses yeux marron toisaient Marylith.

—Excusez-nous, dit Geoffrey en s'inclinant. Marylith a peut-être l'apparence d'une femme mais elle a l'âme d'un bouc et le vocabulaire d'un poissonnier.

La concernée le foudroya du regard tandis que le barde dépoussiérait son pantalon en se relevant. Une fois debout, malgré les coups et les insultes, Leonard adressa un grand sourire à Tenacy. Cette dernière le dévisageait avec un rictus de dégoût.

—Je croyais que ce pervers pourrissait en prison ! s'insurgea la jeune baronne. Que faites-vous dans ma calèche ? Qui êtes-vous ?

Mastel essuya son front en sueur et s'inclina à son tour.

—Excusez-moi.

Il marqua une pause pour reprendre son souffle.

—Mastel Perledane, je suis au service du prince. Ces trois-là sont sous ma responsabilité.

Il les pointa un à un.

—Geoffrey Gsevikk, Marylith Desvoir et Leonard Kreil.

Tenacy n'écoutait pas et se déplaçait vers l'arrière de sa calèche, le regard méfiant.

—Pourquoi une brouette est accrochée à ma calèche ?

—Navré je n'ai pas le temps d'expliquer. bafouilla Mastel. Je dois voir le prin-

Il tituba et bascula dans les bras des jumelles qui le rattrapèrent en s'accroupissant sous son poids.

—Mastel ! s'écria Leonard.

Il se rua vers Mastel en compagnie de Geoffrey.

—Apportez de l'eau ! ordonna Jessyphane à un garde qui s'empressa d'obéir.

A moitié conscient, Mastel tenait son bras droit dont il n'avait toujours aucun contrôle.

—La calèche royale..souffla-t-il.

—C'est la calèche de la baronne, le corrigea Geoffrey.

Inquiet, il posa une main sur le front de Mastel.

—La fièvre est revenue.

Accroupi à côté de Mastel, Leonard plissa les yeux.

—Maintenant que j'y penses, pourquoi on a roulé dans la calèche royale ?

Les DouzeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant