Chapitre 10 [3/6]

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Il ne restait que Selyne, une tasse à la main. Ses compères et les jumelles avaient disparu.

Le sorcier déglutit et scruta la salle avec effroi. Les orbes du don scintillaient toujours au plafond et aucune ombre ne semblait dissimulée derrière le piano ou les canapés.

Le cœur de Merychel s'emballa, obnubilé par une seule pensée. Je les ai perdus. Il tourna sur lui-même, épiant le moindre son qui pourrait lui indiquer où étaient partis ses compères. Mais il dut se résigner à l'évidence. Seule Selyne savait.

Celle-ci sirotait son thé en silence. Les poings serrés, Merychel s'approcha d'elle à grande enjambée.

—Où sont-ils ?

Elle finit de boire sa gorgée avant de répondre avec calme.

—Tu cherches qui ?

—Irimel et Adrienne.

—Le vrymois, je l'ai perdu de vue, je crois qu'il a peur de moi.

Elle pouffa de rire, sa tasse remua avec elle et des gouttelettes parsemèrent sa robe blanche.

—Et Adrienne ? s'inquiéta Merychel.

—En bas.

—J'en viens.

Elle prit un air sérieux et insista.

—Plus bas.

Plus bas ? Une cave ? Il frissonna. Un cachot ? Il fit demi-tour avec une telle vitesse qu'une douleur lancinante transperça sa jambe gauche. Malgré la douleur, il se rua hors du salon et dévala l'escalier.

Il fouilla le rez-de-chaussée et ses innombrables couloirs, en vain. C'est en demandant de l'aide à un serviteur qu'il trouva l'entrée des caves.

Malgré la pénombre, il s'enfonça dans les souterrains. Sur son chemin, il remarqua plusieurs portes et les ouvrit toutes, une à une. La plupart ouvraient sur des pièces où des fûts avaient été rangés, d'autres étaient remplis de coffres.

Lorsqu'il entendit des voix de femme, il les suivit jusqu'à apercevoir une lueur orangée au bout du couloir.

Des barreaux. Et derrière ces grands barreaux en métal gris et fins, une silhouette dans une robe bleu clair.

Adrienne, enfermée dans une cellule

Sans réfléchir plus longtemps, Merychel se jeta aux barreaux.

—Comment ..? Pourquoi ?

Adrienne pointa ses sœurs jumelles qui se tenaient le long du mur, près de la torche.

—J'ai été dupé !

Merychel dévisagea les jumelles d'un regard sévère.

—Vous l'avez enfermé.. Vous avez enfermé votre petite sœur ?

Hadronyme mit une tape dans le chignon de Jessyphane.

—Tu vois ? Même Albarath est furieux ! Qu'est ce qui t'a pris ? rumina-t-elle avant de se tourner vers son cousin. Je n'y suis pour rien moi ! Elle a agit seule !

Meyrchel interrogea Jessyphane du regard mais cette dernière se contentait de fixer la torche d'un air boudeur. Désemparé, il reporta son attention sur Adrienne qui tenait les barreaux dans ses mains.

— Où est Irimel ?

Le regard gêné, Adrienne baissa la tête.

—Je l'ai abandonné.

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