Les Douze

Chapitre 7 [3/4]

Dans l'entrée, Irimel avait déposé un tas de bâton de cire jaune sur la table. Merychel avait rassemblé des bougeoirs en métal. Tous deux s'affairaient à planter les bougies sur les bougeoirs. Une fois la tâche accomplie, Irimel fixa la cloche de Merychel et lui fit un signe de tête.

—Tu peux faire du feu avec ta cloche ?

Merychel serra les dents à la remarque qui sonnait comme un insulte à ses oreilles. Mais le regard d'Irimel lui parut sincère et il s'apaisa.

—Non, je ne ferai pas surchauffer ma cloche pour allumer une bougie.

—C'est risqué ?

La porte du bureau s'ouvrit dans un grincement et Albarath en surgit. Le visage radieux, ce dernier s'intéressa immédiatement à ce qu'ils préparaient.

—Ils ont une torche en bas ! s'exclama Albarath.

Sans explications supplémentaires, Albarath saisit une bougie et s'élança dans l'escalier qui menait à ses prisonniers.

Adrienne sortit à son tour du bureau, les mains jointes sous sa poitrine, elle dévisageait les bougies sans un mot. Son regard se posa sur le livre que Merychel avait sorti de la calèche, le tome de la purification.

Des cris résonnèrent des cachots alors qu'Albarath refermait la porte avec force, une bougie allumée dans son autre main.

Ensembles ils allumèrent les bougies et les disposèrent dans le bureau sur la table basse et les étagères, créant une atmosphère chaleureuse illuminée de lueurs orangées. Satisfaits, ils hochèrent la tête.

—Cette pièce étant la plus sûre, je suggère que tu y restes Merychel.

Albarath esquissa un sourire et lui rapporta son livre que Merychel saisit et serra dans ses bras.

—Je vais attendre Mastel, dit Albarath.

Irimel se dépêcha de le suivre vers la sortie du bureau.

—Je viens avec toi.

—Et tes plumes ?

— Si elles reviennent, j'irai me cacher à l'étage.

—Il faudrait inspecter les étages d'ailleurs, il faut une chambre pour Henson-

—Déjà fait.

Irimel se pressa et disparut dans l'entrée. Albarath haussa les sourcils et sourit à Merychel.

—Surtout ferme la porte. Tu es en sécurité ici.

Le sorcier hocha la tête et lorsqu'Albarath eut fermé la porte dans un grincement sonore, Merychel la verrouilla.

Seul avec Adrienne, il pouvait maintenant lire son livre en paix. Il s'affala dans l'un des canapés suivit de près par Adrienne. Puis il feuilleta les pages sur ses genoux en grimaçant. Les flammes des bougies perçaient l'obscurité mais les mots dans son livre restaient illisibles.

Une lueur blanche illumina les écrits. Au-dessus de lui, Adrienne avait fait apparaître une barrière à l'horizontal. Il la fixa avec émerveillement avant de frotter ses yeux.

—Tu peux la placer un peu plus par ici ?

Elle sourit et la fit doucement avancer.

—J'aime ton don.

Les doigts du sorcier glissèrent le long des lignes écrites à l'encre noire.

Adrienne suivait ses doigts avec intérêt avant de remarquer la cloche dorée qui scintillait à sa ceinture.