Chapitre 37

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        Le bip régulier du moniteur cardiaque me berçait, en me confortant plus que jamais dans mon sommeil de plomb. J'allais finir par m'habituer à ce sentiment de léthargie. J'étais sûrement bourrée de morphine, il me semble que ce mot venait de Morphée d'ailleurs. Plutôt comique, le dieu des rêves avait inspiré le nom d'une substance ayant pour propriété de réduire la douleur de sa cible et de souvent la plonger dans le sommeil et dans la fatigue. Mais en fin de compte je me demandais si c'était vraiment ça qu'elle utilisait. Probablement pas, en fait. Je ne serais pas dans cet état, mais est-ce Maya savait que je pouvais les entendre ?

          Peut-être que c'était tout à fait normal, après tout ça m'était déjà arrivé la dernière fois. Je ferais mieux de lui demander. J'entendis Maya parler dans le vide, elle n'était sûrement pas seule. Peut-être qu'ils commençaient à désespérer, je ne savais pas depuis combien de temps je dormais. Je me sentis soudainement coupable de les laisser comme ça, je ne pouvais rien faire, rien dire... Comme la première fois. 

       - Écoute Mikey, je t'appellerai quand elle se réveillera mais ça ne sert à rien de rester trois heures ici à la fixer. Va chercher des papiers ou occupe-toi, parle, mais fait quelques choses ça me stresse.  

        Un long silence se fit entendre avant que Maya n'ajoute.

        - Tu n'as pas dit un mot depuis des jours. Ça ne va pas la réveiller, tu sais ? Je sais que c'était compliqué mais elle est là maintenant et...

        Tout à coup un bruit de choc se fit entendre et un bruit métallique résonna dans la pièce. Comme si un chariot rempli d'outils en fer venait de tomber et sol.

       - Ok j'ai compris, je te laisse tranquille. Ajouta-t-elle.

        Les bruits de talons de la femme que j'identifiais comme mon amie, s'éloignèrent alors qu'une main entoura la mienne en une petite étreinte délicate. J'aurais voulu bouger, ouvrir les yeux, le prendre dans mes bras, le rassurer, lui parler... Mais j'étais incapable de bouger d'un cil. Seule ma poitrine se relevait dans un rythme régulier, seule chose qui prouvait mon sommeil et non ma mort.

         Soudainement les lèvres de Manjiro se posaient sur les miennes alors qu'une larme coula sur ma joue. Mais je ne pleurais pas, non, j'en étais incapable. Cette seule et unique larme était la sienne. Je ne l'entendis pas sangloter, sa respiration était calme et aucune secousse ne se faisait entendre. Il n'avait versé qu'une larme. J'espérais me réveiller, j'y mettrais tout mon coeur si je le pouvais mais je ne décidais pas de ces choses-là. J'espérais bientôt me réveiller, j'étais déjà consciente la dernière fois, exactement comme ce cas-là. Juste avant mon réveil.

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        Soudainement mes yeux se mirent à s'ouvrir doucement, le laissant apercevoir la douce lumière dorée traversant la fenêtre. Je n'arrivais pas encore à voir précisément où j'étais car ma vue était encore trouble. Mais je me retrouvais bien vite face à l'amour de ma vie, me serrant dans ses bras plus fort que jamais. J'eus un léger mouvement de recul, un mauvais réflexe qui allait devoir se dissiper. Je pris une grande respiration pour éviter que mon cœur n'explose de joie, avant de me rapprocher de lui avec un grand sourire. Mais je cessa rapidement de sourire en voyant les traits de son visage se crisper.

        Il dormait, mais d'un mauvais sommeil. Il tremblait, il devait sûrement faire un mauvais rêve. Je déteste les cauchemars. Je continuais de l'observer tandis que je repérais de nombreux signes de fatigue chez lui. Ça devait faire un moment qu'il n'avait pas dormi car des cernes aussi imposantes que la première fois que je l'avais revu, ornaient son visage. 
  
        Il murmurait quelques fois mon nom entre deux tremblements ou mouvement nerveux de son corps. Après un de ses frissons, la seule chose que je voulais faire était de le prendre dans mes bras. Je réunis donc toute ma force afin de bouger légèrement pour dégager mes bras. Avant de les entouraient autour de sa nuque avant de me lover contre lui juste après avoir déposé un baiser sur ses lèvres. Je semblais le réveiller car quelques secondes plus tard, il demanda en s'éveillant d'un seul coup.

Run away (ManjiroxOc) Bonten Où les histoires vivent. Découvrez maintenant