Chapitre 23 :

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Son père s'assoit sur le canapé et lui fait signe de venir. Perplexe, le garçon obéit. L'homme semble avoir du mal à trouver ses mots mais son expression est calme, son regard, songeur, et emprunt d'une sincérité qui ébranle quelque peu Jimin.

- Je me rends compte que... Je ne t'ai jamais présenté mes excuses pour avoir été si...absent. Je t'ai toujours aimé et ai toujours voulu ce que je considérais comme le mieux te concernant mais j'ai été absent. Je n'ai pas été le père que j'aurai voulu être pour toi ces derniers mois, j'en ai conscience. Et peut-être que je viens tout juste de comprendre, grâce à toi, ce que j'ai manqué et l'impact que ça a eu.

Il hoche tristement la tête en levant son regard dans celui de son fils.

-  Je n'ai pas vu ta détresse. Je n'ai pas vu que mon enfant avait besoin de son père et je t'ai rejeté en oubliant qui tu étais et qui je voulais être. J'ai peut-être été élevé avec des idées trop vieilles... Mais il n'est jamais trop tard pour me faire les propres miennes. Je suis sincèrement désolé, tu sais.

Jimin pince les lèvres pour retenir ses larmes. Les mots de son père le renvoient huit mois en arrière. Il se rappelle du tout jeune adolescent qu'il était, toujours un peu un enfant, si effrayé.

- C'est vrai que j'avais besoin de mes parents. Et que tu n'as pas eu la réaction que j'espérais. Je ne peux pas dire le contraire. Quand je me suis senti attiré par les garçons...j'ai complètement paniqué. Comme on ne peut même pas s'imaginer le faire. Je vivais dans l'angoisse tous les jours, c'était invivable. Ce qu'il faut vraiment comprendre, c'est que je n'ai jamais eu l'intention de décevoir, je n'avais même pas conscience que certains accepteraient ou refuseraient, je... Quand je vous en ai parlé à maman et toi... J'vous ai pas fait un coming-out. Je savais pas vraiment ce que c'était que d'être gay. Je vous ai pas dit "papa, maman, j'aime les garçons et j'aimerais que vous l'acceptiez", ce jour là, c'est pas ce que je vous demandais. Je vous en ai parlé parce que j'avais besoin que mon papa et ma maman me disent que tout irait bien et que j'étais normal.

Deux larmes tombent sur ses joues. Il renifle.

- Et je suis heureux que tu en aies pris conscience toi-même. Je vois vraiment les progrès que tu as fait et je ne veux pas que tu oublies combien je te suis reconnaissant pour ça.

Il prend la main de son père.

- Je le suis vraiment. Infiniment. Merci de m'aimer si fort. Je pense que je suis prêt à te faire confiance à nouveau, sourit le garçon en effaçant les traces de larmes sur son visage.

Son père sourit.

- Je comprends mieux tout ça maintenant et puis... J'ai été élevé avec l'idée qu'il ne faut pas montrer ses émotions quand on est un homme, qu'il faut garder une figure autoritaire... Je n'ai jamais été réellement pour mais... C'est si difficile de changer des normes qu'on t'a implanté dans le crâne. J'ai manqué de sensibilité à ton égard mais c'est fini.

Jimin sourit et lui offre une étreinte.

- Pour moi, il n'y a pas plus grande figure de respect qu'une personne capable de changer pour quelqu'un qu'elle aime. Je t'aime, p'pa.

Son père lui caresse les cheveux un instant et s'apprête à partir.

- Hum, papa ? le retient Jimin.

- Oui ?

Il se mord la lèvre.

- Hum... Il y a quelque chose dont j'aimerais discuter avec toi... commence-t-il. Mais pas ici... Je voudrais éviter que maman entende, si elle arrive.

L'homme scrute son fils un instant avant de le suivre dans sa chambre. Il s'assied sur le lit aux côtés de son enfant.

- Alors, qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-il avec délicatesse.

High-school lover : le tombeur populaire, capitaine de l'équipe de basket.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant