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Archibald rentra chez lui sous les coups de 17h. Il était épuisé, déçu et avait le moral à zéro.
Sa mère était là devant la télévision toujours avec son tablier comme ci elle passais sa vie dans la cuisine.
— Bonjour mon chéri, tu rentres tôt non?
— Oh euh oui...
— Ça ne va pas ?
— Si si, je suis tellement bon qu'ils m'ont proposé de finir mon stage en prison adulte.
— Vraiment ? Et ben, ça a l'air intéressant et tu est content ? C'était bien avec les petits jeunes non?
— Oui c'était super mais c'est finis, avoua Archi avant de monter l'escalier qui grinçait sous son poids.
Sa mère compris que son fils n'était pas dans un état assez bon pour en débattre et elle décida de ne pas insister.
Le martien n'était pas en état de parler effectivement et des qu'il referma sa porte de chambre les larmes montèrent aussitôt. Il pleura plusieurs longues minutes en silence. Ce demandant pourquoi il avais fait tout ça, pourquoi il avait gâché sa seule chance dans un travail qui lui plaisait énormément. Chez les adultes ça ne risquait pas d'être la même ambiance. Il n'aurait pas ce rôle un peu « grand frère » qu'il pouvait avoir facilement à la maison d'arrêt comme avec Louis par exemple. Il ne verrais plus Léon, si mystérieux, si impulsif, le regarder discrètement de ses yeux bleus sans que personne ne relève. Leur manière de mêler leurs regards, de se scanner, son odeur.
Archi passa ses mains sur son visage. Après tout il l'avait jouer avec le feu, Ah pensa t-il, le feu du dragon.

Du côté des urgences, Léon finissait enfin de recevoir son traitement. Le sédatif faisait de moins en moins effet et les premières crampes abdominales se fit sentir.
— Oh woa, souffla Léon en relevant ses jambes contre lui.
— Tu as mal ? Demanda Paul.
Charlie était entrain de jouer à un jeu sur son téléphone.
Léon avait répondu par un hochement de tête.
— Je dois allé aux toilettes! Dit-il soudainement.
— Attend attend, dis Paul qui vint débrancher la poche vide puis abaissa la barre du lit avant d'ouvrir la menotte. Léon s'assit puis sauta pour descendre. Paul ne l'avait pas vu venir mais le petit détenu s'écroula complètement au sol.
— Outch, dis Léon surpris de ne pas avoir pu se retenir sur ses jambes.
Paul s'accroupis rapidement pour l'aider à se relever.
— Mais alors tu tiens plus debout ? Tu t'es levé trop vite!
Léon s'accrocha aux vêtements de Paul pour pouvoir se relever correctement.
— Je me suis fais mal, grimaça t-il.
— Ben oui je veux bien te croire vu comment tu est tombé, bon aller va aux toilettes.
Il y avait une petite salle de bain dans la chambre. Léon y entra et ferma la porte.
— Si ça ne va pas tu cris, dis Paul qui retourna s'asseoir sur sa chaise.
— Je suis pas sure que sa soit une bonne idée qu'il aille aux toilettes, dis Charlie.
— Il a besoin d'y allé quel est le problème ?
— J'ai entendu dire que c'est le médicament qui donne envie mais c'est un faux ressentis. Le corps va détruire ce qui est en route et y'a rien qui va sortir.
— Oui d'accord je sais ça, mais il avait peut-être besoin pour autre chose, finit Paul alors que le petit dragon ressortait.
— Je me sent fatigué ! Dit-il avant de remonter sur le lit pour s'écrouler sur le ventre.
— On ne va pas tarder à rentrer.
Léon se tourna sur le dos puis enleva son pull.
— J'ai super chaud.
Paul se releva, son instinct lui disait que c'était le signe d'un malaise à venir.
— Plie les genoux et reste tranquille un peu là, dit-il en poussant les genoux de Léon.
Le garçon avait fermé les yeux et prenaient de longues inspirations. Paul jeta un œil à Charlie qui le regardait questionnant.
— Il se sent mal ?
Paul hocha la tête.
— Avec tout ce qu'ils lui ont mis dans le sang, comment veux-tu te sentir bien.
— Ils font chier parce que c'est pas eux qui doivent se le coltiner au retour, si il commence à gerber partout on aura pas l'air con.
L'infirmière entra à se moment là.
— Ah je vois que vous avez débranché, dit-elle en voyant également que Léon n'était plus tenu par les menottes. Vous l'avez...?
Paul regarda ce qu'elle mimait.
— Vous pouvez vous détendre avec tout vos produits il est pas assez en forme pour faire quelconque rébellion, dis le gardien légèrement agacé.
L'infirmière récupéra le matériel.
— Je vais signalé au médecin que c'est terminer et il va repasser.
— Faites dont.

Paul ne quittais pas la barre du lit et observait Léon qui semblait s'être finalement rendormis. Il émit même un léger ronflement.
Le médecin entra. C'était le même et Paul fronça légèrement les sourcils.
— Alors messieurs comment ça va ?
Charlie rangea son téléphone et se leva.
— Il ne se sent pas bien avec tout vos médocs, dit-il mais Paul repris la parole.
— On a finis le traitement on va partir.
Léon ouvrit les yeux avec une petite inspiration surprise.
— Vous me touchez pas! Affirma net le dragon en s'asseyant.
— Je dois voir si tout c'est bien déroulé, repris le médecin.
— Bon y'a quoi à vérifier ? Demanda Paul.
— Je refais une auscultation de l'abdomen pour voir comment a réagis l'utérus.
Paul regarda Léon qui n'était pas d'accord.
— Non non je veux pas, il me touche pas ce cinglé !
— Léon ne parle pas comme ça du médecin, c'est son métier, tenta de le rassurer Paul.
Charlie se rapprocha du lit.
— Tu te laisse faire sinon on va te tenir Léon, dit-il peu conciliant.
Le dragon lui lança un regard inquiet. Il se rallongea. Paul souffla voyant que le détenu semblait d'accord, il fit signe au médecin de venir l'ausculter.
— Vous avez eu chaud ? Demanda t-il en levant le teeshirt de Léon.
— Oui, répondit le garçon calme.
Le médecin repris son examen, il appuya sur les mêmes zones qui était bien moins douloureuse que tout à l'heure.
— Je vois que Cédric a fait des miracles, attention j'appuie sur l'utérus.
Léon eu une plainte. Le médecin palpa du côté des hanches puis il mis l'une de ses mains sur le front du dragon.
— Y'a un peu de fièvre, ça peut arriver rien d'anormal et l'utérus a dégonflé donc tout est bon.
— Je suis malade ? Demanda Léon.
— Non, c'est une réaction normale suite à l'interruption, répondit le médecin avant d'aller se laver les mains. Je vais vous préparer un bon de sortie et vous pourrez partir.
— D'accord merci, dis Paul.
Le médecin sortit et Léon redevenu aussitôt à l'aise.
— Je suis malade, je peux pas marcher, raconta t-il en remontant ses jambes contre lui, prêt à faire une galipette arrière.
— Ça y est tu fais le pitre, dis Charlie.
— À mon avis tu vas même très bien, dis Paul.
— Je peux avoir un médicament pour la fièvre ?
— Non non ça y est, tu en as trop eu là.
— Mais le médecin il l'a dit !
— Oui ben on s'en carre. Tu vas te rhabiller aller, dis Paul qui lui redonna son pull.
Léon s'assit en tailleur et l'enfila d'un trait.
— Elles sont où mes baskets ?
Paul alla les prendre au sol prêt des chaises.
— Tu les mettra quand tu sera descendu du lit.
Charlie fit le tour avec les bras tendu l'air de dire « viens ». Léon s'assit au bord et s'agrippa à Charlie qui s'assura qu'il pouvait tenir sur ses jambes avant de le lâcher.
Il mis ses baskets et le médecin entra pour leur tendre le bon de sortie.
— Voilà allez bonne soirée ! Dit-il avant de repartir.
Charlie l'avait pris.
— C'est pas trop tôt, il va être 18h.
— On y a passé la journée...dis Paul l'air fatigué avant de prendre les menottes.
— Oh non tu vas me les remettres ?
— Léon commence pas.
Le dragon sembla boudeur mais tendit les poignées qui fut encerclés des menottes.
— J'ai mal partout, dit le détenu.
Charlie lui attrapa le bras.
— On va aller au vanne tranquillement.
Paul lui saisit l'autre et ils avancèrent pour enfin sortir de la chambre. Léon trainait les pieds.

Ils passèrent les portes battantes. Léon eu un hoquet.
— Ça va pas ? Demanda Paul.
Le petit détenu avala difficilement.
— J'ai du venin qui remonte...
Charlie alla donner le bon à l'accueil et revint avec un masque dans la main, il le mis à Léon.
— Tiens hop, histoire de pas nous faire surprendre...
Ils avancèrent vers la sortie où le vanne attendait un peu plus loin. Léon se pencha vers l'avant avec un gémissement.
— Quoi ? Lança Paul.
Le dragon leva les mains pour baissé son masque et cracher du venin dans une certaine quantité. Il remis son masque.
— Tu as envie de vomir Léon ? Questionna Charlie.
L'intéressé fit « non » de la tête. Ils montèrent enfin dans le véhicule, direction la maison d'arrêt.

Blond Dragon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant