Prologue

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On rencontre souvent sa destinée par le chemin qu’on emprunte pour l’éviter ! ” Jean de la Fontaine

~ L’HONNEUR DES FORBANS ~

LIVRE - I : La larme de l’ange

!!!Œuvre soumise à un public averti, lisez à vos risques et périls !!!

꧁༄༄꧂

White Bay...
    

     La fluette nuée de brume qui dissimulait les bâtisses de bois et de briques était signe annonciateur qu’un orage sans merci se préparait. Et lorsque les premières gouttes vinrent à fredonner sur les toits, elles devinrent vite innarêtables.

    La pluie tombait sans discontinuité dans un bruit assourdissant,  et le tonnerre l’accompagnant rugissait comme si une foudre apocalyptique allait s’abattre sur l’entièreté de la petite île de White Bay.

    Nombreux présageaient cela comme étant un signe de la colère des dieux marins, nombreux pensaient que cette île qui jadis, fût le repère même de l’émergence des hommes libres allait être engloutie par la «grande bête » dont on ne doit jamais, au grand jamais prononcer le nom.


    Niché dans la chaise à bascule taillée dans du bois rouge et se tenant face à la cheminée en essayant de ramener ses mains froides près du feu qui crépitait, chantonnant par la même occasion l’incontournable chant d’honneur des hommes libres, Lysha était si épuisé qu’il en somnolait.

     Même si le froid faisait déjà claquer ses dents, ce n’était pas pour autant qu’il allait se laisser aller dans les bras de Morphée car, ce pour quoi il était resté éveillé jusqu'à cette période de la nuit et ce temps hargneux de surcroît n’avait pas encore été accompli.

     Il avait beau demeurer dans le déni ; Son père n’avait jamais été un homme de parole, mais ne ratait pas la piètre occasion possible pour donner espoir à qui voulait l’entendre. Et même en sachant ceci, Lysha voulait y croire, croire que rien que cette fois-ci, il honorerait sa promesse.

   Lorsque le rugissement du tonnerre retentit encore plus fortement cette fois, accompagné des rayons du spectre lumineux qui vint traverser la fenêtre à manquer de faire sursauter le jeune homme, ce dernier comprit que cet orage n’avait rien d’une tempête tout ce qu’il y’a de plus banal. Et la seconde d’après, ce furent quelques coups donnés à la porte qui le mirent en alerte. Pris d’un vif sursaut, le jeune homme se leva aussitôt en fixant la porte sans toutefois s’y précipiter.

   Était-ce son grand retour ?

   Non, son père était beaucoup trop brute et fugace pour oser user d’une telle douceur ou formalité qu’était de frapper à la porte.

   Se dirigeant donc au rythme de limace vers ladite porte tout en attrapant un couteau à viande posé sur la table— servant de plan de travail — qu’il cacha ensuite derrière son dos par mesure de précaution, le jeunot allait délicatement presser la main droite sur la poignée de porte et la retourna. Puis, le cliquetis du verrou céda, faisant grincer la barrière de bois qui s’ouvrit quasi-automatiquement sur deux hommes qu’il ne s’était absolument pas attendu à voir.

  Les yeux déjà hors des orbites, il marqua une pause dans son haleine dès qu’il vit le noiraud aux cheveux mi-longs ébène dans sa même fière allure déglinguée de loup de mer, trempé de la tête jusqu'aux pieds, la jambe saignant et soutenu par l’épaule par son compagnon. Ces deux inconnus ne lui étaient pas si inconnus que ça puisqu’il s’agissait de deux des hommes faisant partie de l’équipage de son père : l’un Vice-capitaine, et l’autre matelot.

   Et s’ils étaient là, étaient parvenus jusqu’ici malgré les intempéries, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose :

   son père avait des ennuis.

𝖫'𝗁𝗈𝗇𝗇𝖾𝗎𝗋 𝖽𝖾𝗌 𝖥𝗈𝗋𝖻𝖺𝗇𝗌 - 𝑙𝑎 𝑙𝑎𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑙'𝑎𝑛𝑔𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant