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XXXIII
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   Tic. Tac. Tic. Tac !

   Scrutant sans arrêt la pendule dont la petite aiguille venait de s’arrêter sur le chiffre trois, l’amiral Flint inspira fortement. Si cette quête de chasse aux fugitifs lui avait fait cultiver une patience sans borgne, sa détermination qui n’était autre qu’éradiquer tout crime de forban de la surface de ce monde demeurait toujours ardente.

  Il eût beau fouiller, farfouiller, quitte à envoyer ses sbires au-delà du royaume entier, il ne trouvait aucune trace ni signe de l’emplacement exacte de cette île aux pirates. Existait-elle au moins ? À croire qu’elle était cachée comme par magie...il esquissa un sourire presque amusé. Sauf que c’était absurde, la magie n’existait pas ! C’était certain, l’île était bien là, quelque part et même dans l’ombre la plus obscure, il la traquerait, et ensuite, éliminerait tous ceux qui s’y trouvaient ! Les pirates, ces êtres aussi barbares que sanguinaires, dont vie humaine était vulgaire à leurs yeux, ces démons dotés d’antipathie pour autrui ne devraient plus exister, il était impératif qu’ils soient éliminés et ce serait lui qui mettrait un terme à cette race démoniaque, quitte à y laisser sa vie en chemin.

  Il ne pourrait supporter d’échouer à ce noble objectif qu’il s’était fixé, même si sa Majesté qui auparavant partageait les mêmes visées que lui fût désormais aveuglé par ce sentiment trompeur qu’était l’amour, il allait lui faire ouvrir les yeux pour qu’il se rende compte de qui était réellement ce prince consort dont le peuple raffolait dès à présent. Il n’avait encore jamais eu de conversation claire avec cet oméga mais était sû d’une chose, que sa beauté de rose endiablante cachait un côté maléfique. Pour cause, depuis qu’il fût choisi lors de la cérémonie de sélection, tout avait dérapé au palais ainsi que dans le royaume. Il y eu tout d’abord l’arrêt de la peine de mort des forbans, ensuite leur fuite et pour terminer, le roi devenu indifférent quant à cette situation, ne se souriant plus que d’une chose : avoir l’amour de son prince consort !

   Sans parler des présumés oncles de cet oméga, il n’en avait pas la certitude mais un truc l’intriguait chez ces hommes. Biensûr, après avoir interrogé les gardes royaux après ses visites au palais,  il avait appris que ces deux-là n’avaient aucun comportement déviant, tout paraissait à la normale, ils agissaient comme des citoyens tout ce qu’il y’avait de plus normal. Et c’était bien là le problème, le fait qu’ils soient aussi calmes ! Qui étaient-ils en réalité ? Que recherchaient-ils ? À moins qu’ils ne soient partisans de la cause pirate comme il l’avait toujours pensé ? Ceci ne pouvait être on ne peut plus logique !

   L’amiral avait toujours eu tendance à se fier directement à son raisonnement qu’il jugeait «indéfaillible», mais sur ce coup ci il avait dû protéger ses arrières en envoyant directement des hommes à la quête de la vérité concernant ce prince consort et de ses oncles afin de lever tout soupçon sur eux.

   La petite aiguille était restée bloquée sur le trois, son regard avec. C’est alors qu’il se mit à faire un décompte à mi-voix pour voir surgir dans la pièce son subordonné, le sergent qu’il avait pris soin d’envoyer à cette mission d’espionnage.

— Quinze heures, trois minutes, trente-sept secondes et deux tierces ! Lança l’amiral de la flotte en dardant un regard noir sur le nouvel entrant. Vous êtes en retard sergent Flemington !

— Mes hommages Amiral, le saluait-il en frappant le poing contre son torse bombé, je viens tout juste de revenir de la mission dont vous m’avez chargé !

— Dites m’en plus ?

   Le sergent se rapprochait de la table de bureau et fit sorti des écriteaux de son sac avec empressement et qu’il déversa sur la table. Intrigué, l’amiral qui était désormais debout attrapa un bout de papier qu’il se mit à lire pour essayer de comprendre de quoi il s’agissait.

𝖫'𝗁𝗈𝗇𝗇𝖾𝗎𝗋 𝖽𝖾𝗌 𝖥𝗈𝗋𝖻𝖺𝗇𝗌 - 𝑙𝑎 𝑙𝑎𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑙'𝑎𝑛𝑔𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant