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  Le rouge. Une couleur se démarquant si bien des autres pour les diverses connotations qu’elle renvoyait. Le danger, l’excitation, la passion, la violence, la révolte. la puissance, l’avidité mais surtout, l’amour.

  Et face à ces magnifiques boucles de rouge alizarine de la même teinte que les lys rouges qu’il préservait jalousement dans la serre du château, le roi ressentit un resserrement sans pareil dans sa poitrine tant il fût subjugué.

  Subjugué oui car il venait de la trouver, il avait trouvé sa muse !

  Était-ce bien réel ?

  D’un geste irréfléchi, il se rapprocha de quelques pas, tendant la main en avant en soulignant quelques mots dénués tout autant de sens :

—Vos boucles...

   À un pas de cet homme qui venait de le découvrir en pleine fouille dans un lieu où il n’était pas censé se trouver, Lysha qui ne bougea pas d’un pouce suivit le regard ardent de braise de ce dernier qui rapprochait déjà sa main sur ses boucles.

— Sont-elles réelles ? Questionnait-il dans un calme imparable.

— ...

— Qui êtes-vous ?

   Sans lui répondre, Lysha se retournait pour s’enfuir à l’immédiat mais fût très vite ralenti dans son élan lorsque sa Majesté lui rattrapa le poignet, le faisant ainsi lui refaire face.

— Ne vous enfuyez pas ! Héla-t-il.

   Lysha se défit de son emprise et lui mit une gifle avant de courir jusqu'à la sortie et depuis hurler avant de s’éclipser à travers la porte :

— Allez au diable, roi des cailles !

    Le roi tomba des nues et la nouvelle grosse veine qui pulsait dans son cou refit surface. Non, il était impossible que ce soit lui... Ce souillon que lui avait ramené la reine en exigeant qu’il l’épouse pour faire perpétuer leur lignée. Ce même souillon partageant le sang des nobles déchus, les Evergreen, était la personne la plus magnifique et irréelle qu’il ait vu de son existence en ce monde !

  Son regard s’emplit alors de mépris, non pas envers cette personne mais envers lui-même d’avoir scandé le tuer de la sorte il y’a quelques minutes auparavant ! Perdant l’équilibre, il se retrouva assis sur le tabouret lui servant d’appui lors de ses séances de peinture. Il n’arrivait plus à penser à autre chose qu’à cet oméga qui incarnait la muse parfaite qu’il attendait depuis bien longtemps. Cet oméga avait beau avoir des œillères, il n’en demeurait pas moins qu’il le voulait. C’est lui qu’il voulait pour devenir sa muse !

  Se levant donc dans un bond, il se dépêcha de quitter l’atelier dans le but d’aller retrouver le souillon dans ses appartements afin de lui faire part de son vœu.

   Lysha ressentit encore la bouffée brûlante de colère mêlé à un autre sentiment indescriptible qui lui remontait de la poitrine jusqu'à son visage qui rougit instantanément de rage. Le coupable de tous les maux qu’enduraient les hors-la-loi était si près de lui, il aurait pu lui tordre le cou ou encore jouer à la carte du désespéré amoureux pour pouvoir libérer son père mais la rancœur qu’il éprouvait pour ce roi prit le dessus. Désormais il était dans un sérieux guet-apens pour l’avoir impunément frappé.
   

   Sa Majesté parvint devant la porte et toqua calmement. Puisqu’il n’obtint aucune réponse, il tourna la poignée qui céda très facilement à son goût. Et en poussant la porte pour y entrer, il trouva la chambre vide. Il n’était pas dupe au point de croire que le jeune homme s’était probablement terré quelque part, ce qui le fit rentrer et fouiller chaque recoin. Personne, il était parti.

𝖫'𝗁𝗈𝗇𝗇𝖾𝗎𝗋 𝖽𝖾𝗌 𝖥𝗈𝗋𝖻𝖺𝗇𝗌 - 𝑙𝑎 𝑙𝑎𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑙'𝑎𝑛𝑔𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant