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XI
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  Le peuple entourait déjà la place publique, les potences prêts pour l’exécution tant attendu du Capitaine pirate ainsi que de ses camarades. Trainés telles des chiens hors des cachots, fers liés aux mains ainsi qu’aux chevilles, l’amiral menant la danse devant et les gardes derrière, rassurant qu’ils suivent bien le rythme...

   Ressentant la douce fraîcheur de la brise ainsi que les rayons du soleil sur lui après un aussi long moment qui lui parut être une éternité, Jonnhy le Grand prit une profonde inspiration, le sourire ne quittant toujours pas ses lèvres. Il ne craignait pas le châtiment qui lui était destiné mais une seule chose : de n’avoir pas tenu sa promesse envers lui. Il ne pouvait se permettre de penser au passé, pas lorsqu’un avenir tracé l’attendait car il était confiant. Il avait foi en la tournure des événements.

— Pour quelqu'un qui va y laisser sa vie vous êtes plutôt bienheureux, Jonnhy le misérable ! Marmonnait l’amiral dans un tic ennuyé de voir le forban garder son même air jovial même en ce funeste jour qu’était le sien.

  À croire qu’il avait l’assurance de ne pas mourir dans les secondes à suivre...Sauf que, dommage pour lui, l’amiral avait prit ses dispositions en faisant en sorte que nulle tentative de sauvetage ne se produise. 

— Que voulez-vous amiral ? Ce dernier haussait les épaules. Je ne me reproche de rien alors je mourrai au moins heureux, contrairement à vous tous, bande d’aigris ! Sérieusement, on dirait qu’on vous oblige constamment à agir comme des marionnettes, vous devriez détendre vos slip de temps à autre vous savez ?

Un seul nouveau mot déplacé de votre part et je vous tranche la langue ! Menaçait le soldat en sortant déjà sa dague de son fourreau, situé au niveau de sa cuisse gauche.

   Le pirate claqua la bouche et roula les yeux, lui signifiant bien qu’il n’en avait rien à cirer puisqu'il avait raison.

  À peine il se fit traîner dans la cour et mener jusqu'aux escales en bois de l’estrade où se tenait la potence, il ressentit quelque chose s’écraser sur sa joue droite. Une tomate pourrie pour être plus précis. Et en tournant la tête, il vit le peuple, hommes, femmes, enfants, jeunes comme vieillards crier, vociférer, l’insulter, profaner des menaces de mort, de malédiction...C’était le remue-ménage total.

— À MORT, QU’ON TRUCIDE LE CAPITAINE PIRATE !

— OUAIS QUE CES SATANÉS FORBANS SOIENT TOUS ÉRADIQUES !

— ALLEZ EN ENFER TOUS AUTANT QUE VOUS ÊTES !

   Face à une telle avalanche de mépris, le Capitaine qui n’en était guère ravi plissa enfin les sourcils, ce qui donna un fier rictus à l’amiral qui fût témoin de la fierté blessée de ce meneur de forbans.

— Hihihi. Ricanait-il diaboliquement en pressant la main sur l’épaule gauche du forban. Vous faites moins le malin maintenant à ce que je vois ? Ceci révèle bien votre nature de misérable être, du déchet de l’humanité et criminel que vous êtes. Et vous êtes seul contre tous !

   Sur quoi il ordonna aux gardes :

— Préparez cette vermine !

    Jonnhy le Grand serrait les poings. Pas à cause des méprisants et abjects propos de ce sanguinaire amiral, mais parce qu’il rageait qu’on lui balance des tas de déchets à la figure. Du revers de ses mains reliées, il parvint à essuyer une partie des déchets lui collant à la joue et fixa longuement la potence lui faisant face, déjà prête à l’accueillir. Au final ce n’était pas si mal d’avoir vécu une vie aussi épique que la sienne, car au moins il aura eu un fils intrépide, un équipage prêt à le suivre au péril de sa vie et surtout, des ennemis de ses quatre coins du globe. Son nom resterait gravée dans chaque mémoire et ça, c’était plus que fantastique même. S’en rendant compte, il éclata subitement de rire, sous la consternation et la surprise de tout le monde, surtout l’amiral qui ne comprit plus ce qui lui passait par la tête.

𝖫'𝗁𝗈𝗇𝗇𝖾𝗎𝗋 𝖽𝖾𝗌 𝖥𝗈𝗋𝖻𝖺𝗇𝗌 - 𝑙𝑎 𝑙𝑎𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑙'𝑎𝑛𝑔𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant