𝖫'𝗁𝗈𝗇𝗇𝖾𝗎𝗋 𝖽𝖾𝗌 𝖥𝗈𝗋𝖻𝖺𝗇𝗌 - 𝑙𝑎 𝑙𝑎𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑙'𝑎𝑛𝑔𝑒

16.

XVI
꧁༄༄꧂

   L’ébranlante histoire de ses parents secouait toujours autant Lysha, même une fois parvenu jusqu'aux couloirs pour rejoindre ses appartements.

   Et dire que depuis toutes ces années il blamait son père d’être irresponsable, sans cœur et égoïste, or ce dernier portait ce lourd fardeau à lui seul et agissait comme d’un rien n’était, qui l’aurait crû ? Certainement pas lui ! Et désormais qu’il savait ce à quoi se résumait cette quête, il était bien déterminé à tout faire pour que cela aboutisse. Pour espérer revoir sa « mère », pour réunir ses parents qui s’aimaient d’un amour insondable et ni le roi des cailles, ni l’amant de ce dernier et ni la flotte royale ne l’empêcheront de mener à bien cette mission. La première étape ? Rendre le roi fou de lui en usant de son charme afin de lui récupérer la larme de l’ange.

   Il comptait s’y mettre sans plus perdre de temps.

 
 
   Un nouveau jour émergea et Lysha qui eût déjà échafaudé en tête une approche détaillée de son lugubre plan s’étira dans ses draps avant de descendre du lit et d’aller ouvrir les rideaux pour constater qu’il faisait beau temps. Il ne l’avait pas remarqué depuis peu mais depuis sa fenêtre, il avait une vue imprenable sur l’ensemble des jardins ainsi que de la serre du roi. D’ailleurs, il crû apercevoir ce dernier hâter le pas jusqu'à celle-ci, et il était tout seul.

  Prenant compte de cette opportunité, le jeune oméga quittait lz fenêtre et se retournait pour se dépêcher de quitter la chambre lorsqu’il tomba nez à nez avec sa servante Séléné à la porte, cette dernière tenant un panier de linge.

— Oh, Séléné tu m’as fais peur ! Sursautait-il presque avant de porer la main à sa poitrine.

— Bon matin votre altesse. Je voulais juste ranger vos affûblements dans votre garde-robe si vous me permettez ?

— Bien entendu, ouvrit-il grandement la porte pour lui céder le passage.

— Où vous rendez-vous de si bonne heure votre altesse ? Je m’empressai déjà de préparer votre bain.

— Je le prendrai plus tard, je dois y aller, à plus Sélé’.

  Sélé’ ? S’interrogeait la jeune fille alors que ses joues s’empourprèrent. Le jeune noble qu’on lui avait assigné était définitivement la plus bonne personne qu’elle ait croisé dans ce palais depuis son arrivée. Dans un haussement d’épaules, elle allait donc débuter son travail en commençant par le dressage du lit.

 
  Lysha accourait dans les couloirs du château dans un empressement sans faille, si bien qu’il se heurta à plusieurs reprises à des servantes ou des gardes, leur lançant à chaque fois la même excuse :

— Pardon, je suis pressé !

  
  Une fois qu’il atteint les grandes portes d’entrée, il déambula dans les escaliers et coura de nouveau dans l’allée de la cour menant à la serre, les regards inquiets des jardiniers rivés sur lui.

  Lorsqu’il arriva à l’entrée de la serre, il se penchait vers l’avant en prenant appui sur ses genoux afin de reprendre son souffle.

— Pfiou ! Souffla-t-il de justesse avant de se redresser pour mettre pieds dans la serre.

  
   Bien entendu, ce lieu ne portait pas le nom de serre florale pour un rien. Des plantes d’une multitudes de variétés, allant des plus exotiques aux plus banales étouffaient l’ensemble de la serre. Lysha était à la fois émerveillé et stupéfait car il y’avait là de magnifiques fleurs qu’il n’avait encore jamais vu ! Et si sa soudaine curiosité le poussait à les toucher, il fût stoppé dans sa manœuvre lorsqu’il entendit un bruit d’arrosoir. Ses pas suivirent son ouïe jusqu’au bruit, où il vit sa Majesté se tenant de dos aspergeant des fleurs de lys rouge à coup d’eau. À le voir comme ça, on n’aurait pas dit qu’il était le roi, mais à bien d’égale, son nouvel accoutrement de jardinier n’enlevait en rien son charisme de grand alpha. Sur sa peau nacrée, quelques gouttelettes commençaient à perler, comme la rosée du matin sur ces fleurs.