UNE ÉPÉE DANS LE COEUR

'14'

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(tw: viol et violences)

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Elle pointe quelqu'un derrière moi. Je suis la direction de son doigt et aperçois Diego, appuyé dans l'embrasure d'une porte. Il tient un gobelet rouge qu'il porte lentement à ses lèvres. Son regard est fixe, imperturbable, braqué sur moi comme s'il n'y avait que moi dans cette pièce bondée. Une chaleur monte en moi sous le poids de son attention.

D'un mouvement de main, je l'invite à s'approcher. Il ne tarde pas à répondre, s'avançant avec une lenteur calculée, sans me quitter des yeux. Chaque pas qu'il fait dans ma direction semble accentuer cette tension palpable entre nous. Je sens mon cœur battre plus fort alors que je porte mon verre à mes lèvres, buvant une gorgée de ce liquide destructeur qui brûle légèrement ma gorge.

La voix de Prince Royce résonne dans la pièce, et les premières notes de « Rechazame » emplissent l'air, imposant un rythme irrésistible de bachata. Je lève les yeux vers Diego, mon regard se chargeant d'un éclat de défi, et je demande, avec un sourire provocateur :

- Sais-tu danser la bachata, Diego ?

Je prends soin d'allonger chaque syllabe, comme pour rendre la question plus mordante. Un sourire se dessine sur ses lèvres, et sans hésiter, il me répond sur le même ton, la voix basse et assurée :

- Pour toi, je saurais tout faire.
Je hausse un sourcil, amusée, cherchant à le pousser plus loin.

- Même le ballet ?

Il se penche légèrement, s'approchant suffisamment pour que je sente la chaleur de son souffle effleurer mon oreille, puis murmure doucement :

- Même le ballet.

Un sourire m'échappe malgré moi. Il y a quelque chose d'irrésistible dans sa manière de jouer le jeu. Avant même que je ne puisse répondre, il réduit la distance entre nous, posant ses mains fermement mais délicatement sur mes hanches. Un frisson parcourt mon corps au contact de ses mains. Mes bras se glissent naturellement autour de son cou.

Nos corps se rapprochent, et en quelques secondes, nous nous laissons entraîner par le rythme de la musique.
Nous nous mouvons ensemble, synchronisés presque instantanément, comme si cette danse était une conversation silencieuse que nous comprenions tous les deux.

Le tempo de la bachata guide nos mouvements, les hanches se rencontrent et s'épousent dans une série de pas fluides. Ses mains descendent légèrement sur mes hanches, les dirigeant avec une précision experte.
Mon corps suit le sien sans effort, ondulant au rythme des basses et des percussions qui résonnent dans la pièce.

Nos regards ne se lâchent pas. Le sien est intense, presque hypnotique. Mon coeur s'emballe, mes pensées se brouillent. Le monde autour de nous s'efface, et il n'y a plus que la chaleur de son corps, le son de la musique et la manière dont nos mouvements se répondent.

Puis, dans un mouvement fluide, il me fait tourner sur moi-même, me ramenant rapidement dos contre lui. Sa main gauche repose sur ma hanche tandis que la droite guide ma main au-dessus de son épaule. Nos corps continuent de se mouvoir en harmonie parfaite, suivant le rythme marqué par le "1, 2, 3, HOP, 5, 6, 7, HOP". À chaque "HOP", ma hanche remonte légèrement, se pressant contre lui. La sensation est grisante, et la chaleur entre nous semble atteindre son paroxysme.