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(tw: auto mutilation)

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Il y a 7 ans,


Tracer la ligne de la façon la plus précise possible, sans trembler.

Appuyer un peu plus fort à chaque passage et sentir la pression grandir.

Chaque souffrance mérite son propre trait, gravé à même la peau.

Un trait, un peu plus profond, un peu plus rouge que le précédent.

La lame, si affûtée, glisse entre mes doigts, laissant une nouvelle trace derrière elle.

Quand l'esprit ne supporte plus le poids de la douleur, je la transmets à mon corps.

C'est une douleur plus facile à supporter.

La lame teintée de sang comme mes bras écorché par la vie.

Je n'est que 10 ans ! Ai-je mérité tout ça ?

Nouveau trait.

Une chance que ce soit juste une lame. Je ressens comme un couteau dans le coeur Disons plutôt une épée dans le coeur.

Je suis jeune, mais j'ai appris qu'une lame ou bien une épée, aussi affûtée soit-elle, peut atteindre aussi bien les cœurs les plus purs que les plus fragiles.

Trouver moi donc une épée pour que je puisse me mettre une épée dans le coeur.



***



7 ans plus tard dans une salle de cours.

Un simple mot a suffit. Ce mot me fait replonger dans ce souvenir si douloureux. En plein cours d'histoire, j'ai entendu « épée » et soudainement, mon visage s'est figé, vidé de toute émotion. Zac m'appelle depuis plusieurs minutes, mais je reste perdu dans mes pensées, enfoncé dans ces souvenirs qui reviennent sans prévenir.

Je baisse les yeux et fixe mes bras, marqués par des cicatrices anciennes. Sobre depuis trois ans, mais, d'un coup, l'envie me serre à nouveau. Mon regard glisse vers la lame du taille-crayon dans ma trousse, puis vers les ciseaux posés sur le bureau du professeur, et enfin vers son trousseau de clés, juste à côté.

Une larme solitaire roule sur ma joue. C'est à cet instant que Zac réussit enfin à me sortir de ma torpeur :

- Hé, la cloche a sonné. Viens, on sort un peu, ça te fera du bien avant le prochain cours.

La sonnerie a sonné ? J'étais vraiment perdu dans mes pensées.

Je le suis sans broncher.

Une fois dehors, le vent emportant les quelques feuilles sur le sol me rappelle qu'on aurait du plus se couvrir.

- Je vais pas te demander ce qui se passe, t'as peut-être pas envie d'en parler. Mais sache que je suis là, ok ? Si t'as besoin de parler ou juste de quelqu'un, tu peux compter sur moi, Elea, vraiment. dit-il doucement en essuyant la larme sur ma joue.

Il ne me connaît pas depuis si longtemps, mais il a déjà compris que je n'aime pas m'ouvrir. Il ne me force pas, il ne me juge pas. Zac, c'est vraiment un super ami.

UNE ÉPÉE DANS LE COEUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant