UNE ÉPÉE DANS LE COEUR

'28'

(tw: enlèvement)

POINT DE VUE DE HAYDEN MILLS

Les policiers sont assis autour de la table, leurs regards scrutateurs nous mettent tous mal à l'aise. Ils prennent des notes méthodiquement, posant des questions précises et calculées, cherchant à comprendre pourquoi nous croyons que Diego est si dangereux.

- Expliquez-nous pourquoi ce Diego est si dangereux à vos yeux. demande l'un d'eux, un homme à la voix grave, le regard perçant.

Je sens le poids des regards de mes amis sur moi. Ils me poussent silencieusement à tout révéler, à ne plus rien cacher. Mon cœur s'emballe. La peur d'aggraver la situation me paralyse, mais je n'ai plus le choix.

Je prends une grande inspiration et parle d'une voix tremblante :

- Diego n'est pas celui que vous pensez. Il a manipulé Eleanor, il l'a isolée, et maintenant... il la retient d'une manière ou d'une autre. Il la contrôle avec des menaces, avec des secrets qu'elle lui a confiés. Il l'a déjà blessée physiquement, je l'ai vu. Il a profité de sa vulnérabilité.

Les policiers m'écoutent attentivement, mais l'un d'eux, celui qui semble diriger l'enquête, fronce les sourcils.

- Est-ce que vous avez des preuves de ce que vous avancez ? me demande-t-il calmement, posant son stylo sur son carnet.

Je secoue la tête, sentant un nœud se former dans mon estomac.

- Non, pas de preuves physiques, juste ce qu'elle m'a dit... Et ses blessures, bien sûr, mais elle refuse de parler.

Tom, qui se tient juste à côté de moi, n'en peut plus. La colère monte en lui comme une marée implacable.

- Il suffit de regarder son corps ! lance-t-il brusquement, la voix pleine de rage. Ses bleus, ses plaies... c'est une preuve suffisante ! Vous attendez quoi pour agir ? Pour la retrouver ?

Les policiers échangent un regard, l'un d'eux pose une main apaisante sur son collègue qui tente de garder son calme.

- Nous comprenons votre inquiétude, mais il est crucial de la retrouver avant de chercher des preuves sur une victime potentielle. répond-il fermement. Si vous avez des informations supplémentaires, des pistes, il faut nous les donner.

Tom serre les poings, la mâchoire crispée. Il hoche la tête à contrecœur, les yeux brillant d'une haine à peine contenue.

Après quelques autres questions rapides sur les derniers lieux où nous avons vu Eleanor et les événements récents, les policiers repartent, laissant derrière eux un silence lourd.

Je regarde mes amis, sentant le découragement peser sur nos épaules. Mon frère est le premier à briser ce silence étouffant.

- On ne peut pas compter sur eux. Il va falloir qu'on continue de chercher de notre côté. dit-il d'une voix ferme.

Tom, encore furieux, hoche la tête en signe d'accord.

- On reprend les mêmes groupes qu'hier ? demande Tom, sa voix plus calme, mais toujours marquée par la frustration.

Gabriella, assise sur le canapé, la voix brisée par la fatigue et le stress, prend la parole.

- Je préférerais rester ici, au cas où elle reviendrait. murmure-t-elle, les larmes au bord des yeux. Je veux être là pour elle si jamais elle réussit à revenir.