(violences,🟣)Tout autour de moi semble étrangement calme. Mon regard se pose sur un moniteur à côté du lit, le bip régulier de mon cœur me rappelant que, malgré tout, je respire encore. Une sonde est attachée à mon bras, une aiguille plantée dans ma peau. Je cligne des yeux, essayant de rassembler mes pensées, mais mon esprit est engourdi, comme si une brume épaisse l'enveloppait.
- Mademoiselle Davis, vous êtes réveillée.
Je sursaute légèrement en entendant la voix. Une infirmière se tient à côté de moi, son visage doux et compatissant, comme si elle comprenait déjà tout ce qui se passe dans ma tête. Elle s'approche lentement, vérifiant mes constantes.
- Comment vous sentez-vous ? demande-t-elle avec une voix calme, presque maternelle.
Je cherche à répondre, mais ma gorge est sèche, mes lèvres craquelées. Il me faut plusieurs secondes avant de réussir à prononcer quelques mots.
- Je... je crois que je vais bien. murmuré-je, incertaine de ma propre réponse.
Mais est-ce vrai ? Est-ce que je vais vraiment bien ? Le poids sur ma poitrine est toujours là, lourd et oppressant, comme une main invisible qui m'empêche de respirer correctement.
L'infirmière hoche la tête, comme si elle s'attendait à cette réponse. Elle pose une main légère sur mon bras, un geste réconfortant, mais qui me semble si lointain.
- Vous avez ingurgité une grande quantité de médicaments. commence-t-elle doucement, ses yeux scrutant les miens. Nous avons dû vous faire un lavage d'estomac et vous réchauffer, car vous étiez en hypothermie. Votre corps était très affaibli, mais vous êtes hors de danger maintenant.
"Hors de danger". Ces mots résonnent dans ma tête comme une mauvaise plaisanterie. Hors de danger? Si seulement elle savait que le vrai danger est toujours là, tapi quelque part dans mon esprit, prêt à m'engloutir à nouveau à la moindre occasion.
- Puis-je vous poser quelques questions ? demande-t-elle, brisant le silence.
Je hoche lentement la tête. Elle inspire doucement avant de continuer.
- Cette envie de mettre fin à vos jours... depuis combien de temps est-elle présente ?
Je détourne le regard, incapable de soutenir ses yeux pleins de bienveillance.
Les mots me semblent si lourds, si difficiles à prononcer. Comment expliquer ce vide, cette souffrance qui ne s'éteint jamais ?- Je ne voulais pas.. mettre fin à mes jours. dis-je finalement d'une voix éraillée. Je voulais juste que la douleur s'arrête.
- D'accord.reprend-elle. Et depuis combien de temps cette douleur est-elle présente ?
- Je ne sais pas. avoué-je, les yeux rivés sur mes mains tremblantes. Depuis toujours, j'ai l'impression.
- Vos amies sont en salle d'attente. Voulez-vous les voir, ou préférez-vous vous reposer un peu plus longtemps?
Le simple fait de penser à eux m'enfonce encore plus dans ma culpabilité. Ils sont là, certainement inquiets, terrifiés par ce que j'ai failli faire. Mais je ne sais pas si je suis prête à affronter leurs regards, leurs questions, ou même leurs tentatives de compréhension. Pourtant, une partie de moi a besoin de les voir, de sentir que je ne suis pas seule, même si ce n'est qu'un instant.
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UNE ÉPÉE DANS LE COEUR
NonfiksiEn arrivant dans un nouveau lycée, Eleanor espère enfin échapper à un passé marqué par le harcèlement. Entourée de nouveaux amis et embarquée dans une romance intense, elle pense avoir trouvé le « nouveau départ » dont elle rêvait. Mais cette relati...