UNE ÉPÉE DANS LE COEUR

'13'

C'est une mauvaise personne,

mais tu mérites ça.

Tu souffres avec lui , t'attend quoi pour partir!

Il a raison de faire ça .

Tu ne rattrapera
pas le temps qu'il t'a fait perdre .

Pars.

Fuis.

SAUVE TOI

RÉVEILLE TOI MERDE !

J'ouvre les yeux et je découvre Anastasia, penchée au-dessus de moi. Normalement, j'aurais souri à sa vue, ses traits doux et apaisants étant toujours un réconfort dans mes moments de doute. D'habitude, je l'aurais prise dans mes bras, me laissant envahir par la chaleur de son étreinte. Mais aujourd'hui, quelque chose m'en empêche. Mon visage est figé, glacé, perdu dans mes pensées.

Ce cauchemar... il était différent. Contrairement à ceux qui m'envahissaient d'habitude, pleins d'images et d'actions terrifiantes, cette fois il n'y avait que des voix. Des voix omniprésentes, sifflant dans l'obscurité, autour de moi, sans forme ni visage. Ces murmures parlaient d'un garçon, d'une personne qui me faisait du mal, mais à qui, étrangement, je ne pouvais me résoudre à tourner le dos. Je restais là, passive, malgré l'évidence. Une partie de moi savait que je devrais fuir, mais quelque chose me retenait.

Et la question qui me brûlait les lèvres était la suivante : qui est cette "mauvaise personne" dont parlent ces voix ? Un frisson glacé me traverse.

- Encore un cauchemar ? demande Anastasia, sa voix douce et inquiète brisant le silence lourd de ma chambre.

Je hoche lentement la tête, sans vraiment la regarder. Elle s'assoit doucement sur le bord de mon lit et m'attire contre elle, m'enveloppant dans une étreinte réconfortante. Ses bras autour de moi sont comme une ancre, m'empêchant de sombrer plus profondément dans la confusion de mon esprit.

- Raconte-moi tout. poursuit-elle doucement, son regard insistant sur mon visage pâle.

Je prends une grande inspiration, essayant de trouver les mots pour décrire ce que j'ai ressenti, mais c'est difficile. Les souvenirs sont flous, mêlés à des émotions contradictoires.

- C'était... étrange. murmuré-je enfin. Habituellement, mes cauchemars sont remplis d'action, il se passe toujours quelque chose de palpable, d'effrayant. Mais là... c'était comme si j'étais enfermée dans une pièce blanche, toute seule, et que des voix me parlaient. Rien d'autre. Juste... des voix.

- Et qu'est-ce qu'elles te disaient, ces voix ? demande-t-elle, sa main caressant doucement mon dos.

Je ferme les yeux, tentant de me souvenir des paroles exactes.

- Elles me disaient que c'était une mauvaise personne. Que je méritais ce qui m'arrivait, mais en même temps, que je devrais fuir. Que je devais m'enfuir de cette toxicité, ou du moins, je pense que c'est ce qu'elles voulaient dire. Mais... je ne comprends pas. dis-je, visiblement chamboulée par ce dilemme étrange que mon propre esprit m'a imposé.