XIV.

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Alors que je m'apprête à quitter le carré VIP, il m'attrape par l'épaule, essayant de me balayer à son tour. D'un mouvement rapide, je bloque son élan et le fais tomber au sol avec force.

Je ramasse mes escarpins, un à un, qui sont tombés pendant notre lutte. S'accroupissant près de lui, je lui lance un sourire moqueur.

— À la prochaine, monsieur, dis-je en me faufilant vers la sortie.

Les regards des autres se figent sur moi, mais je ne me retourne pas. La tension est palpable, mais je suis déjà dehors, prête à échapper à cette atmosphère étouffante.


Point de vu de l'homme au regard intense :

Je suis par terre, la rage bouillonnant en moi. Cette fille, cette insolente, m'a humilié devant mes hommes. Je me redresse, appuyant ma main sur le sol, et je crache ma colère. Chaque mot résonne dans ma tête, brûlant comme un poison.

- Allez, debout ! hurle-je à mes hommes, ma voix résonnant dans le carré VIP.

- Trouvez-la ! Ramenez-moi cette garce, peu importe le prix à payer.

Je les fixe, ma voix tremblante de fureur, et je vois l'hésitation
qu'ils doivent agir rapidement. Je rajoute, avec un ton plus menaçant:

- Et s'il le faut, tuez-la. Je ne veux plus jamais la revoir. Elle a osé me défier en public, et ça, je ne l'accepte pas.

Un frisson d'excitation et de peur traverse la pièce. Mes hommes acquiescent, leur regard mêlant admiration et crainte. Ils savent ce que je suis capable de faire lorsque je suis provoqué. Je les observe s'éloigner, un sourire cruel se dessinant sur mes lèvres. La traque commence. Elle n'a aucune idée de qui elle a affaire. Elle va bientôt le regretter, et cette humiliation sera amèrement payée.

Point de vu Aela :

Je sors de la boite, le cœur encore en émoi, et je me penche pour remettre mes escarpins. Une fois installée dans ma voiture, je prends un instant pour me recoiffer, redonnant à mes cheveux leur éclat sauvage. En jetant un coup d'œil dans le rétroviseur, je vois une horde d'hommes s'élancer dans ma direction, tous armés, visiblement furieux.

Je souffle profondément, comptant jusqu'à trois dans ma tête. La colère bouillonne en moi, mais je fais abstraction de la peur qui pourrait m'envahir. Une fois le décompte terminé, un sourire sadique se dessine sur mes lèvres.
J'enclenche la première vitesse et, avec une détermination glaciale, je fonce sur eux. Les premiers hommes tentent de s'écarter, mais il est déjà trop tard.

L'impact résonne comme une symphonie de chaos, et je continue d'écraser un à un ceux qui se mettent en travers de ma route. Une fois le dernier homme hors d'état de nuire, je remarque l'homme au regard intense qui émerge de la foule, son visage déformé par la rage. Je me redresse dans mon siège et, avec un calme défiant, je sors mon gloss et en applique une couche. Puis, je tends la main par la fenêtre et lui fais un doigt d'honneur, un sourire provocateur sur les lèvres.

Sans attendre, je démarre la voiture, laissant derrière moi le tumulte et la colère, et je prends la route vers mon appartement, le cœur léger et l'adrénaline encore pulsante dans mes veines.

(...)


quelques minutes après



Quartiers-Sicile


Je tourne dans mon quartier, me garant à l'ombre d'un arbre. La tranquillité de la rue me rassure alors que je monte rapidement chez moi. Une fois à l'intérieur, je prends un seau et une brosse, prête à nettoyer mes pneus ensanglantés. La tâche s'avère plus difficile que prévu ; le sang résiste, collant à la surface comme un souvenir indésirable.

Alors que je frotte avec acharnement, un bruit derrière moi me fait sursauter. Mon cœur s'accélère et l'adrénaline refait surface. Dans un mouvement rapide, je me retourne, prête à attaquer.

Je vois une silhouette se dessiner. Sans réfléchir, je lui attrape le poignet et le balaye avec force. Mais lorsque je découvre le visage d'Ylies, mon cœur se détend instantanément.

— Eh bien, je ne savais pas que tu étais si douée pour le combat, dit-il en riant, un mélange de surprise et d'admiration dans ses yeux.

Je relâche ma prise, un sourire nerveux aux lèvres.

— Je pensais que c'était un intrus. Tu m'as fait peur !

Ylies s'approche, observant les pneus.

— Qu'est-ce qui s'est passé ici ?

Je soupire, sachant que je ne peux pas tout lui cacher.

— Juste un petit incident. Rien de grave.

Il hoche la tête, mais je vois l'inquiétude percer son sourire.

— Tu devrais faire attention. Les choses s'emballent autour de toi.

Je lève les yeux vers lui, déterminée.

— Je sais ce que je fais.

Il acquiesce, mais je peux sentir son hésitation. Dans un coin de mon esprit, je sais que je ne suis pas en sécurité, et que la tempête ne fait que commencer.

Je poursuis le nettoyage de mes pneus, Ylies m'aidant à frotter la surface ensanglantée. L'eau savonneuse éclabousse, et nos rires résonnent dans la nuit.

— Je ne pensais pas que tu serais aussi efficace, dis-je en souriant.

— Je suis plein de surprises, répond-il avec un clin d'œil.

Une fois le travail terminé, je me redresse, satisfaite mais épuisée. Je lui lance un regard reconnaissant.

— Merci, Ylies. Si tu veux, tu peux monter dormir ou boire quelque chose en guise de remerciement.

Il hésite un instant, puis acquiesce.

— Pourquoi pas ?

Nous montons dans mon appartement, et l'atmosphère devient peu à peu électrique. Je sers deux verres d'eau glacée et nous nous installons sur le canapé. La conversation débute tranquillement, mais rapidement, une tension palpable s'installe entre nous.

Ylies se rapproche, son regard rivé sur moi.

— Tu sais, je t'ai aussi aimée ?

Ses mots me font frémir, une chaleur m'envahit. Pour jouer avec cette tension, je me lève et m'assois sur ses genoux, le défiant du regard.

— Pourtant, tu ne m'as pas choisie, tu l'as choisi elle.

— Mais j'ai toujours eu cette attirance pour toi, lâche-t-il.

— Mhh, de l'attirance ?

Il se secoue la tête en se mordant la lèvre, clairement excité par ma provocation. Nos lèvres se rencontrent enfin dans un baiser brûlant, chargé de désir. Je commence à bouger doucement sur lui, nos cœurs battant à l'unisson. Mes mouvements se mêlent à mes gémissements, et je sens son corps se raidir sous moi.

Puis, soudain, je me décale, un sourire espiègle sur les lèvres.

- Bonne nuit, Ylies.

Je le laisse là, un mélange d'envie et de surprise dans son regard, avant de m'éclipser dans ma chambre, le cœur battant.

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