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une autre manche plus tard

Les rires et les applaudissements continuent d'envelopper la salle lorsque l'un des joueurs, un homme à la chevelure ébouriffée et au sourire charmeur, se tourne vers l'homme aux yeux intenses.

— Eh, Era Cosa ! Qu'est-ce que tu fais là, dans l'ombre ? Tu devrais venir te joindre à nous !

Le nom résonne dans la pièce, créant une onde de tension. Les autres joueurs échangent des regards, conscients que cet homme est plus qu'un simple observateur. Un silence s'installe, tandis que tout le monde attend sa réponse.

Era Cosa éclate de rire, un son aussi froid que séduisant, avant de quitter le seuil de la porte et de s'avancer lentement vers la table. Son regard ne quitte pas le mien, et je sens une pointe d'excitation s'immiscer en moi. Il s'assoit face à moi, posant ses mains sur la table, prêt à entrer dans la partie.

— Tu es prête ? demande-t-il avec un sourire en coin, son ton à la fois moqueur et provocant.

— Toujours, répondis-je sans hésitation, le défi dans mes yeux.

Le premier tour commence, nos mains se dévoilent simultanément. Une égalité. La tension monte d'un cran, et je peux sentir les autres joueurs suspendus à notre duel silencieux. Tour après tour, c'est la même chose : égalité, encore et encore. Nous sommes à égalité à chaque coup, comme si nous étions parfaitement synchronisés dans notre manière de jouer.

Les regards autour de nous se font de plus en plus curieux, fascinés par cette opposition. Les rires et murmures d'admiration qui m'avaient accompagné jusque-là s'éteignent peu à peu, remplacés par une concentration presque palpable. À chaque égalité, Era Cosa esquisse un léger sourire, un signe qu'il apprécie le défi que je lui lance.

Finalement, alors que nous nous apprêtons à entamer une nouvelle main, le vieil homme, qui jusque-là nous observait silencieusement, se redresse et s'adresse à tous d'une voix ferme mais amicale.

— Mes chers amis, je crois qu'il est temps de se disposer.

Les joueurs, visiblement déçus, commencent à se lever, échangeant des salutations et des sourires en quittant la table, mais l'excitation de la compétition reste encore palpable. Je sens que quelque chose de particulier vient de se produire.

Bientôt, il ne reste plus que trois personnes dans la pièce : le vieil homme, Era Cosa, et moi. Un silence lourd s'installe, comme si tout ce qui s'était passé jusqu'à présent n'était qu'un prélude à ce qui va suivre. Je croise les bras, attendant la suite, le regard de Era Cosa toujours fixé sur moi, avec cette lueur mystérieuse que je ne parviens pas encore à décrypter.

— Je dois dire que ce fut un plaisir de vous voir tous les deux jouer, dit-il finalement, un éclat dans ses yeux.

Era Cosa et moi restons silencieux, nos regards s'accrochant dans une danse intrigante, chacun cherchant à percer le mystère de l'autre. Le temps semble se dilater autour de nous, tout bruit extérieur s'estompant alors que l'intensité de ce moment occupe chaque centimètre de la pièce.

Le vieil homme, observant notre échange avec un léger sourire, s'approche doucement.

— Vous devriez vous asseoir, tous les deux, dit-il d'une voix calme et chaleureuse.
- Il est temps de discuter plus confortablement.

Il désigne une pièce adjacente, révélant un canapé en velours, placé dans un coin et éclairé par la lueur tamisée des lampes.

— Je vous offre un verre, ajoute-t-il en se dirigeant vers une petite table où quelques bouteilles scintillent.

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