Jeux de pouvoir

XVIII.

Je me faufile entre les troncs d'arbres, chaque pas mesuré, chaque mouvement fluide. La forêt est dense, et le frisson de l'inconnu me pousse à aller plus vite. Je sais qu'il me suit, son souffle se mêlant au vent, mais je refuse de céder à la panique.

— Tu es vraiment têtue ! Sa voix résonne, mais je l'ignore, déterminée à mettre un maximum de distance entre nous.

Je pense à la liberté qui m'attend au-delà des arbres. Mon esprit s'embrase avec l'idée de lui échapper, de tourner la situation à mon avantage. Soudain, je trébuche sur une racine, mais je me redresse rapidement, ne laissant aucune faiblesse transparaître.

Au fur et à mesure que j'avance, je sens son ombre derrière moi. Il est là, implacable, mais je ne suis pas prête à me rendre. Un dernier coup d'œil par-dessus mon épaule me confirme qu'il est toujours sur mes talons.

Je ralentis un instant, feignant la fatigue, puis me cache derrière un arbre, écoutant son approche.

— Mais tu es où ? Sa voix est calme, presque douce, mais il y a un sous-entendu dangereux.

Je serre les dents, consciente que je dois jouer intelligemment.

Je suis piégée entre l'adrénaline et le défi que représente cet homme. Ce n'est pas simplement une fuite ; c'est un duel psychologique, et je suis déterminée à gagner.

D'un coup, je prends une profonde inspiration et décide de changer ma stratégie. Plutôt que de continuer à fuir, je vais l'affronter. Je fais un pas hors de ma cachette, la tête haute.

— Je suis ici, murmure-je d'une voix provocatrice.

Il apparaît devant moi, un sourire satisfait sur les lèvres.

— Voilà, je savais que tu finirais par revenir, dit-il, l'ombre d'un défi dans ses yeux.

Je croise les bras, ma détermination renforcée.

— Je ne suis pas celle qui recule, rappelle-le bien.

Il s'avance lentement, mais je reste fermement ancrée à ma position.

— Alors qu'est-ce que tu proposes ? Un jeu ?

Je l'observe, cherchant à comprendre ses intentions, mais il est impossible de lire ses pensées. Je sens l'électricité dans l'air, un mélange d'adrénaline et d'anticipation.

— Pourquoi pas ? dis-je avec un sourire défiant. Mais ne pense pas que je vais me laisser dominer.

Le défi est lancé, et je suis prête à jouer cette partie, quelles qu'en soient les conséquences.

Je sens son regard s'intensifier, une lueur d'intérêt brillant dans ses yeux. Il aime ce défi, il le cherche.

— Très bien, Aela, je suis prêt à jouer. Mais souviens-toi, ce n'est pas un simple jeu. C'est ma règle, ma scène.

Je plisse les yeux, la tension entre nous palpable.

— Je ne me plierai jamais à tes règles, rétorqué-je, un sourire en coin. Je suis ici pour écrire ma propre histoire.

Il s'avance d'un pas, l'adrénaline pulse dans mes veines.

— Alors que dirais-tu d'un petit défi ? Si tu réussis à échapper à ma vigilance pendant une heure, je te laisserai partir. Mais si je te retrouve... eh bien, tu comprendras.

Je réfléchis un instant, pesant mes options. Cette offre pourrait être ma chance de sortir de cette situation.

— Un défi, dis-tu ? Très bien, je suis partante.

Il esquisse un sourire, satisfait.

— Alors la chasse est ouverte, Aela.

Sans un mot de plus, je tourne les talons et commence à courir. La forêt se referme autour de moi, les ombres dansant à la lueur de la lune. Je zigzague à travers les arbres, cherchant à gagner du terrain, mes pensées tournant autour de la manière de le duper.

Je dois être stratégique. Chaque bruit, chaque mouvement pourrait trahir ma position. J'entends ses pas s'éloigner, et un frisson d'excitation m'envahit.

En passant devant un gros rocher, j'hésite. L'adrénaline me pousse à avancer, mais mon instinct me dit de me cacher. Je me glisse derrière, retenant mon souffle.

La nuit est silencieuse, sauf pour le bruit de mes battements de cœur.

— Aela, où es-tu ? Sa voix résonne à travers les arbres, douce mais pleine de menace.

Je serre les dents, concentrée. Je suis une femme fatale, et il ne me trouvera pas si je joue mes cartes correctement.

Je l'entends s'approcher, son souffle lourd, et je reste immobile. Mon cœur bat à tout rompre, mais la peur ne m'effleure pas. Je sais que je peux le déjouer.

Soudain, j'aperçois une ombre passer près de moi. Je suis sur le point de faire un mouvement quand il se retourne brusquement, comme s'il avait ressenti ma présence.

— Tu crois vraiment que tu peux m'échapper ? demande-t-il, un rictus sur les lèvres.

Je suis sur le point de prendre la fuite, mais quelque chose en moi m'incite à rester. Je me lève lentement, défiant son regard.

— Je vais te montrer que tu es loin d'être le prédateur que tu penses être.

Il fronce les sourcils, intrigué par ma provocation. Cette tension entre nous est palpable, une danse dangereuse que je suis prête à continuer.

Alors que je me prépare à prendre la fuite, une idée audacieuse me traverse l'esprit. Je peux le manipuler, l'intriguer davantage. Je décide de le provoquer encore plus.

— Tu es juste un homme comme les autres, je ne te crains pas.

Je tourne les talons et me mets à courir, une vague de satisfaction me parcourant. Je sais qu'il va me suivre, mais cette fois, je suis prête à jouer avec le feu.