Suite à la lecture de la lettre explicative, un grésillement retentit dans l'habitat. Malgré le passé difficile et brutal du nouveau propriétaire, cela ne l'empêcha guère de faire un grand bond en arrière.
- Ici Tour deux. À vous !
Rassuré, comprenant assez vite que ce son provenait de la radio à sa gauche, il se rapprocha de l'appareil afin de répondre à son correspondant. Scrutant chaque bouton, il finit par trouver.
- Ici Tour un. Présent
- Oh bonjour. Désolé, ça va faire longtemps que je n'ai pas entendu une voix humaine sur cette station-là. Je m'appelle Shoto Todoroki, avec la tour trois, c'est nous qui sommes les plus proches. Je pense que tu as déjà lu la lettre du gérant et connais alors déjà tout à savoir. Mais il a tendance à oublier certaines choses comme le fait que tu dois t'assurer de bien faire un rapport chaque jour. Sur la température, la météo et tout le reste. Si tu as des questions, je suis présent vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
- Oui, j'en ai une. Dans sa lettre, au niveau de la fin, il annonce des faits étranges ou plutôt des choses extraordinaires. De quoi s'agit-il ?
- Oh ça ... Heu .. Ne tant fait pas pour ça. De vieilles légendes rodent dans chaque forêt du monde. Mais tu devras faire attention aux ours quand l'hiver sera terminé. Ils ont tendance à traîner proche de ta tour.
- D'accord.
- Bon je vais te laisser, l'heure se fait tard. Installe-toi tranquillement et dors bien. C'était tour deux.
Ne prenant pas plus au sérieux ces faits énoncés, le jeune homme partit en direction de ses affaires afin de les ranger correctement. Il posa la radio sur la table en bois noir, se changea et se dirigea vers son lit. Plus confortable qu'à l'armée, Midoriya s'endormit profondément.
Des tirs fusant de tous les côtés, des cadavres mutilés pratiquement I reconnaissables pour certains, le sang gisant sur le sol boueux marqué par les assauts de guerre et harcelé par les avalanches du ciel gris, tout simplement l'odeur de la mort. Le jeune soldat blessé, s'acharnait pour sa vie. Un simple pistolet dans sa main droite incapable d'utiliser sa carabine habituelle par le manque de sa jumelle. Celle-ci arrachée depuis peu par l'impact de l'un de ces nombreux obus provenant du camp ennemi. Seule contre une armée entière, la défaite était déjà écrite. Utilisant contre son gré, nombreux de ses compagnons aux visages pâles afin de survivre. Sa fin pour lui était proche. Malgré le désespoir, il se devait de garder ses esprits et de se battre jusqu'à la fin avant l'arrivée des renforts. Si par malheur, il laissait l'aile droite se faire envahir, les dégâts seraient quintuplés et tous les efforts n'auraient servi à rien.
Le même rêve encore et encore. Mais cette fois, il paraissait plus réel, plus vrai. Comme s'il vivait vraiment ce moment pour la deuxième fois.
Dernière balle. Plus aucune munition, ni sur lui, ni sur ses camarades défunts. Alors qu'en face, les rugissements des mitrailleuses fusaient, le jeune homme n'était que surmené par la situation. Comment avaient-ils perdu autant de terrain alors que l'avantage était clairement de leur côté ? Soudain, l'ennemi arriva dans la tranchée. Chaque corps était scrupuleusement vérifié afin de ne laisser aucun survivant. À quelques mètres des intrus, ne pouvant que gémir de douleur, l'adrénaline retombée et le manque de son bras gauche devenait de plus en plus présent. Ses jambes encore intactes par miracle, ne pouvaient bouger.
Un homme arriva vers son corps pâle mais toujours vivant, son visage apparu pour la première fois dans son esprit. Un visage froid sans émotions, un regard rouge sang marqué par les rides et les cicatrices. Des cheveux d'un bleu pâle trempé par la pluie, il s'avança et pointa son arme à feu vers lui. Le déclic de l'arme résonna et..
- Ici tour trois ! À vous !
À bout de souffle et trempé jusqu'aux os, il reprit ses esprits difficilement.
- Tour une ?
Se levant de son lit, il s'assit sur la seule chaise de son logement face à la radio et répondit à son nouveau correspondant.
- Ici tour une...
- Oh ! Salutation ! La tour deux vient juste de me prévenir de votre venue ce matin. Je suis ravie de faire votre connaissance, je m'appelle Iida Tenya, je suis le garde de la tour trois. Je pense que Shoto a déjà dû répondre à tes nombreuses questions hier. Mais sache que le réveil doit être entre sept à huit heures du matin, aujourd'hui n'est pas réellement compté sur votre paye, mais sachez faire attention par la suite !
- Compris.
- Bon alors à la prochaine ! C'était tour trois !
Les cheveux encore plus ébouriffés qu'à leur origine, il réalisa vite que son nouveau travail n'allait pas se faire tout seul.
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Une simple envie de changer d'air [BAKUDEKU]
RomanceUn ancien militaire de 28 ans , partant pour une autre vie dans le montana afin de garder la grande forêt nationale de Custer en tant que garde forestier . Durant son séjour , il se rendra compte que ces bois n'abritent pas seulement des animaux sau...