Une simple envie de changer d'air [BAKUDEKU]

𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 28

Au fil des journées qui passent, j'en ai vraiment appris beaucoup sur eux. Leur croyance, leur mode de vie, leur façon de voir le monde...

J'ai par ailleurs commencé à apprendre leur langue. Qui est sans aucune hésitation, une vraie boucherie. Au début, j'avais de grosse difficulté à la comprendre et encore plus à la dire. Mais aujourd'hui, c'est plus facile. Certes, je ne suis pas prêt à faire un discours de quarante lignes, mais j'arrive facilement à l'entendre et pouvoir assister en faisant part à une discussion.

Grâce au blond, que j'ai facilement renommé pikachu pour son éclair dans les cheveux, j'ai pu rester discret sans que Katchan ne puisse savoir mes petites escapades en douce. Même kirishima ne m'a pas dénoncé alors que notre relation reste très compliquée.

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- Non, c'est ; Oe lu steyki hu steyki lu tìftia.

(J'aimerais goûter une part de ce gâteau)

- Oe liu.. steykii hu steykii llu.. tiftiia..?

- Ouais, on va dire qu'on te comprend un minimum.

J'ai vraiment du mal à parler cette langue. C'est comme si ma propre bouche ne voulait pas la dire.

- Nous devrions nous arrêter là pour l'instant Izuku.

- Hein ? Pourquoi, cela ne fait que trente minutes depuis que nous avons commencé ?

- C'est justement ça le problème. Seulement trente minutes et tu es déjà essoufflé comme si tu venais de faire une course.

- Mais ce n'est pas grave ça. Nous pouvons reprendre, je dois sûrement faire de l'apnée pendant tes explications pour pouvoir bien t'entendre.

- Non. J'arrête maintenant. Tu dois faire réellement plus attention à ton état. Pour t'amener ici, j'ai dû te porter alors qu'hier, il n'y avait aucun problème.

- . . .

- Regarde-toi dans une glace Izuku, même si nous nous connaissons que depuis quelques jours, je ne souhaite pas te voir ainsi. Tes joues sont creusées, on voit quasiment tes cotes et tes os au niveau de tes bras et tes jambes. Sans oublier tes pertes d'équilibre et tes évanouissements qui se font de plus en plus...

Il n'ose même plus me regarder dans les yeux. Je sais tout ça et je me vois chaque matin. Alors pas la peine de me le rabâcher encore et encore.

Cette matinée, c'est fini ainsi. Dans un froid glaçant et sans aucun mot de ma part...

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J'ai mal. J'ai mal partout. Tout mon corps est douloureux, mais je n'ai même plus la force de me plaindre. Je subis attendant que les secondes passent. Katchan doit bientôt revenir normalement. J'en suis presque complètement dépendant désormais. Incapable de me déplacer sans douleurs et sans chutes. Incapable de parler sans être essoufflé. Incapable de tous.

Le pikachu refuse de me laisser sortir le matin et me garde bien à l'abri de quoi que ce soit. Kirishima prend parfois la relève lorsque le blond ne peut pas et ne me laisse encore moins la possibilité de me balader, restant face à l'entrée sans bouger.

- Je suis rentré.

Katchan est enfin là, j'ai réussi à m'asseoir sur le rebord du lit pour pouvoir lui sourire. Ce n'est pas mon plus grand sourire et il le voit bien. Se rapprochant et s'agenouiller face à moi. Il prend ensuite mes mains et leur fait de doux baisers.

- Pourquoi t'es-tu encore levé tôt, aujourd'hui...?

- Pour pouvoir te dire bonjour...

Il relève sa tête et je la caresse avec mes doigts. Ses joues sont si douces.

- Je vois que tu as ramené quelque chose. Que vas-tu me concocter ce midi ?

J'essaye de détendre l'ambiance macabre. Il se relève, allant chercher ce dont je parlais.

- Du sanglier, j'en ai trouvé pas mal à l'ouest d'ici.

- Mmm... Je sens que je vais encore me régaler.

Nous savons tous les deux que je n'arrive plus à avaler n'importe quels aliments. Ma faim ne revient plus, me faisant vomir lorsque l'on m'oblige. Il me fait souvent alors de minuscules morceaux que j'avale tout au long de la journée.

Je l'observe alors cuisiner autour du feu central. Faire cuire la viande, assaisonner à sa façon et couper plusieurs légumes.

Quand il a enfin fini, il vient à mes côtés. Un bol en main, j'essaye de le récupérer afin d'avaler quelques bouts. Mais il me l'éloigne, retissant.

- Je n'ai pas envie que tu te brûles en le faisant tomber.

Ma situation est pitoyable. Je ne peux même plus manger sans l'aide de quelqu'un...

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Les jours défilent et je sens que mon corps me quitte peu à peu. Mais je veux sortir une dernière fois...

J'ai décidé de sortir en douce par-derrière quand Katchan sortira pour prévenir les autres de me garder. Tout va être une question de timing et de chance. Normalement, c'est Kirishima demain qui sera censé me surveiller. C'est le seul qui ne vient jamais me saluer ou vérifier si je n'ai aucun souci.

Je suis pour la première fois, bien content qu'il fasse si peu attention à moi. Car grâce à ça, je pourrais sortir demain à l'aube.