𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 22

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Je suis pétrifié, ne sachant comment réagir. Dans mon simple appareil et sans aucune défense, il examine chaque parcelle de mon corps. Tel un bout de viande dans une vitrine, n'attendant qu'à se faire acheter et déguster durant un bon festin. Malgré ma peur toujours plus grande, je cherche toutes les solutions possibles. Il s'approche doucement vers moi. À la respiration forte et haletante, son regard me transperce entièrement. Cependant, je ne souhaite pas mourir aujourd'hui et encore moins par la main de cet être féroce.

Je décide alors plusieurs feintes afin de récupérer le couteau à mon chevet. Balançant divers objets en sa direction, je le sens se précipiter à ma suite. Heureusement, j'arrive à l'attraper et à l'utiliser face à mon adversaire, incisant son œil droit d'une grosse entaille profonde. Surpris et la douleur faisant son œuvre, il recula de quelques pas, tenant son visage de ses mains.

Afin de créer une distance entre mon attaquant et moi, j'allonge mon bras de cette lame et la pointe vers lui. Seulement, cela ne lui a pas fait changer d'avis, au contraire, il me regarde d'un regard furieux. Ne me laissant pas le temps de réagir, il attrape l'arme blanche et me l'arrache d'un geste rapide et violent.

De son autre bras, il me balance à terre sans aucune délicatesse ni vergogne envers une espèce naturellement plus fragile. Me surplombant de tout son poids, je me retrouve la tête plaquée au sol par l'une de ses mains et mon corps maintenu par sa jumelle.

- LÂCHEZ-MOI !!!

Incapable de bouger, je ne peux qu'utiliser ma voix comme dernière alternative. Hurlant toute sorte d'ordre et de demande, rendant la situation plus qu'ironique. Je sens aussitôt son souffle sur ma peau dénudée.

- Je ne pensais pas en trouver un aussi rapidement.

Reniflant et léchant plusieurs parties de mon corps, la simple sensation de ce toucher sur moi, me donne qu'envie de vomir. Katchan, je t'en supplie revient...

- Kirishima, oeya'i tsranten ulte txo txantslusam oe, oe nga lu oe ftxavang. . .

( kirishima, ose le toucher et ta mort viendra plus vite que prévu. . . )

Soudain, j'aperçus de la peur dans son regard. Ayant tous les deux reconnu la voix, nos réactions sont elles cependant complètement différentes. Mon agresseur maintenant presque livide, se redrassa afin de faire face à son interlocuteur.

- Tsol ngaru, oe lu oe txantslusam lì'fya a hahahaha...

( Mon frère, je te pensais parti à la chasse ahahahah...)

Je ne comprends pas un traître mot de ce qu'il se dise, mais cela ne m'empêche aucunement de me faufiler derrière mon amant. Celui-ci, auparavant heureux que je n'ai rien, revient rapidement sur le sujet du probleme.

- Humey tì'u oe. Fìtseng !

( Cet humain et mien. Alors va-t-en !)

Durant cette phrase, il me recouvrit les épaules d'une épaisse fourrure noire.

- Pìwop, pìwop, slä mì ke tsawlì' sì'ekong, oel fìtseng. Ulte srung sì'ekong kea tsun släla'u, ulte a mì teri tsun niwotx terìran. Ayoe tsun nga tsayeyku. . .

( D'accord, d'accord, si celui-là était à toi, j'en suis désolé, mais tu sais qu'il ne faut pas laisser le gibier seul, et encore moins vivant aussi proche de la tribu. Cela peut porter à confusion. . . )

- Ke omum ke tengkrr soli ftxey. Oeru lu sìlpey nìtxan oe. Fìtsenge ?

( Alors repars d'où tu viens et ne te sers plus dans ma gueule. Ou je m'assurais de te faire comprendre par moi-même. Compris ? )

- Srane srane...

( oui, oui...)

Suite à cette courte discussion, il me fixa une dernière fois avant de repartir. Soulagé, mes nerfs lâchent entièrement. Retenu par katchan à mes côtés, je le regarde avec un grand sourire aux lèvres.

- Tu n'as rien ? Il ne t'a pas fait mal nulle part hein ?

- Non, ne t'inquiète pas. Je vais bien grâce à toi..

Repris par mes malaises, je sens tout mon corps me lâcher et m'évanouis de nouveau dans ses bras.  

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Réveillé par une délicate respiration sur ma nuque, je tourne doucement ma tête afin de voir mon compagnon endormi m'encerclant de ses bras relâchés. Dire qu'il est mignon serait ironique tellement, cela est vrai. Je ne peux m'empêcher de jouer avec ses petites mèches blondes retombant sur son front du bout de mes doigts. Ils avaient beau avoir l'apparence épineuse, la réalité était tout autre. Si doux qu'on voudrait s'y détendre dessus.

- Je ne te pensais pas aussi voyeur Deku~.

- K-Katchan ! T'étais réveillé ?!

Bien trop heureux de sa surprise, il accentue davantage son étreinte afin de m'embrasser. Toujours aussi agréable, je pourrai rester ainsi indéfiniment. Malheureusement, nos besoins primaires reviennent une nouvelle fois tout interrompre.

- Tu vas mieux ?

- Je te l'ai déjà dit, ne t'en fais pas, je vais bien.

- Cela fait plusieurs fois que tu t'évanouis. Je n'aime pas ça...

Souriant de toutes mes dents, je loge ma tête dans son coup et entrelace nos jambes ensembles.

- J'aimerais savoir si tu peux marcher sans tomber.

- Bien sûr Katchan que je peux, malgré mes efforts, j'ai quand même pu me défendre.

- Mmm..

- Pourquoi tu demandes ça ?

- Rien... Mais as-tu d'autres symptômes ?

- Non, je ne crois pas. Dis-moi le fond de ta pensée !

- J'aimerais t'emmener quelque part.

Surpris par cette initiative, ma joie et ma curiosité s'entrechoque en moi.

- C'est vrai ! C'est où !?

- Surprise.

- Quoi !? Non, dis-moi s'il te plaît...

Essayant du faire du mieux que je peux pour faire une moue de chien battu, il arrive cependant à résister. Bien trop impatient, je passe toute la matinée à chercher que cela pourrait être.  

Une simple envie de changer d'air [BAKUDEKU]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant