Play My Game - TERMINÉ

CHAPITRE 27 - Lowen

De je ne sais quelle façon, Camille a réussi à obtenir mon numéro et m'a envoyé un message pour me prévenir que Viral était en route pour rentrer. Pourquoi ? Parce qu'elle a appris pour la grossesse de sa meilleure amie et qu'elle a appris que je l'ai su avant elle. Je ne sais absolument pas dans quel état d'esprit elle est, mais je parie qu'elle est agacée. Ce que je peux comprendre. Je le serais aussi à sa place.

Et dire que j'avais préparé tout un programme pour cet après-midi. Ça me fait étrange de l'admettre, mais j'ai organisé un rencard. Je veux faire les choses bien, et même si je n'ai pas forcément envie de l'avouer de vive voix, je veux quelque chose de vrai avec elle. Alors forcément, si elle est de mauvaise humeur, ça change tout.

Après nos débuts tumultueux, je dois être dingue de tomber amoureux de cette femme.

Je suis assis sur les marches de mon escalier, en face de ma porte d'entrée, le téléphone dans les mains, à attendre que Viral revienne. Je préfère calmer la tempête à son arrivée, que je puisse l'emmener là où je veux ensuite.

J'ai repensé à la fois où elle m'a dit avoir envie de conduire, ça m'a donné l'envie de nous réserver un circuit de karting. Ça ne vaudra jamais une vraie voiture, mais ça peut être amusant. Je commence à réfléchir où je pourrais l'emmener manger ensuite, quand la porte s'ouvre sur Viral. Le visage tout à fait détendu, elle m'adresse un sourire sincère et je fronce les sourcils sans comprendre.

– Tu m'attendais ?

Elle me dévisage comme si de rien n'était et je me demande si Camille ne m'a pas fait une mauvaise blague. Je ne pense pas que ce soit son genre, mais quand même, je ne vois pas mille explications au calme de Viral...

– Ouais. Je pensais te trouver en colère, avoué-je

Viral ne pose pas de question, elle me rejoint et s'assied sur la marche à côté de moi.

– Pourquoi ? Parce que tu ne m'as pas dit que j'allais avoir une nièce ?

– Ouais. Il y a de ça.

Donc elle sait. Et elle n'est pas énervée. Je ne comprends décidément plus rien. Elle pose un regard serein sur moi et j'ai l'impression qu'elle a enfin choisi de m'accorder sa confiance.

– Je ne suis pas en colère. Je trouve ça même gentil de ta part de n'avoir rien dit pour la laisser faire. Et puis, si tu me l'avais dit, j'en aurais voulu à Camille de pas l'avoir fait avant, donc c'est très bien comme ça.

Elle me sourit. J'avais presque oublié que les gens pouvaient être raisonnables à force de côtoyer Viral et d'être moi-même du genre impulsif. C'est donc à ça que pourrais ressembler une vie sans dispute ?

Je me relève et lui fais face, son regard est amusé en voyant le grand sourire qui barre à présent mon visage.

– Va enfiler un jean, je t'emmène quelque part, déclaré-je.

– Je ne t'ai pas déjà demandé d'arrêter de me donner des ordres ?

C'est marrant, elle ne disait pas la même chose au lit.

– Viral, aurais-tu l'amabilité de virer ta robe pour enfiler un jean et me laisser t'emmener quelque part ?

Mon sourire est forcé, ce qu'elle sait sûrement car un éclat de rire lui échappe. Je sais qu'elle se paie ma tête, mais j'ai aussi conscience que je dois faire des efforts. Je ne suis pas habitué à demander les choses, mais je peux bien faire un effort. Pour elle.

Elle se relève et lisse les plis imaginaires de sa robe.

– Est-ce que c'est un rencard ?

– Ça dépend, tu veux que ça en soit un ?