Play My Game - TERMINÉ

Chapitre 16 - Lowen

Le week-end m'a semblé durer une éternité. Viral est restée enfermée dans sa chambre me fuyant comme si j'avais la peste. Le sujet de son départ n'a pas été abordé, j'ai retrouvé le calme de ma maison et j'en ai profité pour sortir durant de longues heures sur la côte avec Sabba. Je devrais être heureux d'avoir la paix, mais au lieu de ça, pour je ne sais quelle raison, je me retrouve à m'inquiéter pour elle.

Je n'aime pas la savoir dans cette situation. Je l'imagine au milieu d'un casino en petite robe à devoir rembourser la dette de son copain en... Non. On arrête d epenser à ça. Je cligne plusieurs fois des yeux pour tenter de me reconnecter à la réalité et mon attention se pose sur Viral. Assis derrière la caméra, je l'observe jouer une Anna qui se dispute avec le cousin de mon personnage dans le film.

Je ne peux pas le nier, c'est une bonne actrice. Si je ne savais pas que quelque chose n'allait pas, je ne pourrais pas le deviner. Elle n'est pas parfaite, les prises sont souvent à refaire à cause d'erreurs de sa part, mais elle s'améliore de jour en jour, en bien. Je ne doute pas du fait qu'elle deviendra une grande actrice, mais ça, je ne le lui dirai pas.

Jane, assise à côté de moi, pousse un soupir de soulagement quand la scène est enfin dans la boîte.

– J'ai appris que Viral devait partir régler un problème personnel.

« Un problème personnel. » Laissez-moi rire.

– Donc on va commencer à tourner la scène XVIII, celle après l'aquarium. Et demain on tournera des scènes où Viral n'apparaît pas, comme ça, tu pourras les bosser ce soir.

– Justement... Je ne suis pas sûr d'être présent demain.

Autant la prévenir maintenant.

– Y a de grandes chances que je parte avec Viral, déclaré-je ne tentant de rester impassible.

Le silence me répond durant de longues secondes.

– Je ne sais pas à quoi tu joues, mais on va en parler sérieusement, après. En attendant, va te changer, on va commencer.

Je soupire en la voyant réagir ainsi. C'est dans ces moments-là que je regrette un peu de mélanger travail et famille. Ce n'est pas tant une question d'ordre, c'est plus sur le domaine de ma vie privée. Si mon agent n'était pas ma cousine, elle ne se serait pas posée beaucoup de questions sur mes déplacements ou mes relations avec Viral. Mon contrat stipule clairement que j'ai droit à un certain nombre de jours hors du tournage si nécessaire, elle ne devrait pas en faire tout un plat. Je voudrais retrouver la fille avec qui j'étais si complice avant que l'on devienne... collègues. Mais ce n'est pas le moment de débattre.

Je me lève de mon siège sans un mot pour rejoindre ma loge et enfiler un bas de costume et une chemise, comme demandé. L'auteure du roman n'a pas pu être présente pour le début du tournage à cause d'autres obligations en parallèle, mais quand viendra le moment de sa présence, je lui dirai ma façon de penser sur ces merdes de costumes.

La maquilleuse passe par là, puis le coiffeur, tout est méticuleusement observé et arrangé pour donner un résultat parfait à l'écran. Aucune imperfection n'est tolérée. Je suis ensuite emmené dans le décor de la chambre d'Anna, où Viral m'attend déjà. Je la détaille sans gêne, observant son corps moulé dans ce top rayé rouge et blanc qui laisse apparaître une partie de son ventre. Ses jambes me paraissent interminables dans ce jean, en partie à cause de ses bottines à talon, et je laisse traîner mon regard sur elle jusqu'à remonter sur son visage. Ce style ne lui ressemble en rien, mais je ne peux qu'apprécier ses formes.

– T'es prêt, monsieur Bougon ?

Je grogne face à ce sunrom absurde que je pensais derrière nous. Je ne sais pas si j'apprécie ou non cette façon qu'elle a de m'appeler, mais c'est le genre de truc qu'elle me disait avant que je ne découvre qui est Hunter ; je suis soulagé de voir les choses revenir à la normale entre nous. Je pourrais presque finir par trouver ce surnom amusant.