Play My Game - TERMINÉ

CHAPITRE 14 - Lowen

Assis sur mon canapé, j'attends le retour de Viral. Elle ne m'a pas adressé un mot depuis ce matin, comme si quelque chose l'énervait profondément. Enfin... Elle a toujours l'air énervée. J'ai juste l'impression que c'est encore pire que d'habitude. Surement parce que sa meilleure amie vient de partir.

Cette dernière a absolument tenu à me dire au revoir avant de partir. Je pensais simplement qu'elle m'avait apprécié, mais je me suis bien vite rendu compte de mon erreur. Elle voulait simplement me rappeler d'écouter Viral à propos de Hunter. Je sais qu'elle pense sincèrement que je pourrais changer d'avis, mais je n'en suis pas certain. La seule demande à laquelle je peux accéder, c'est celle de m'assurer qu'il ne lui arriverait rien dans ce milieu de dingue, même si, entre nous, c'est plutôt les autres qui devraient craindre Viral...

Depuis que celle-ci a quitté la maison pour raccompagner Camille, le calme me fait un drôle d'effet. J'aime être seul, c'est quelque chose que j'apprécie vraiment. Le silence, la tranquillité, pouvoir faire tout ce qui me chante... C'est une certaine liberté que je me suis octroyée dès que j'en ai eu les moyens. Et lorsque ce calme a été troublé par le passé, je me suis promis de ne plus jamais perdre ça. Pourtant, après deux longues semaines en compagnie de Viral, j'ai l'impression que ma maison est d'un ennui mortel sans elle. Il n'y a personne pour me chambre, pour se plaindre...

Sabba à mes côtés, je lui gratte la tête d'un geste machinal comme je le faisais souvent avant que Viral n'arrive. Ces derniers temps, j'ai eu tendance à la négliger un peu. Elle a passé pas mal de temps avec Miles, qui adore s'en occuper, mais j'espère bien pouvoir récupérer un peu de temps à consacrer à ma chienne. Elle relève vivement la tête et secoue la queue en entendant la porte d'entrée s'ouvrir, puis elle s'y précipite pour accueillir l'intruse.

Lorsqu'elle arrive dans la pièce, Viral ne me sourit pas, ne m'insulte même pas, elle se contente de me fixer de manière curieuse. Elle porte un simple débardeur et un jean et je me retiens de la détailler pour éviter de la mettre en rogne. Ce moment me paraît vraiment étrange, ce n'est pas normal qu'elle soit si calme.

– Est-ce qu'on peut parler ? demandé-je posément.

Un sourire faux commence à apparaître sur ses lèvres, celui qui m'indique toujours quand je vais m'en prendre plein la gueule.

– Oh, parce que tu veux parler maintenant ? Alors que j'ai passé ma semaine à tenter de t'expliquer les choses ? La bonne blague. Ce n'est pas où tu veux et quand tu veux, Lowen. Tu m'as ignorée ces derniers jours, je te rappelle.

Où je veux, quand je veux... Mon esprit tordu pense immédiatement au sexe mais je m'abstiens de toute remarque. Face à mon silence, Viral secoue la tête et s'apprête à partir mais je ne peux pas la laisser faire ça. Si quelque chose peut me faire changer d'avis, je veux savoir d quoi il s'agit.

Je me lève pour la rejoindre et mes doigts s'enroulent autour de son poignet brûlant, l'attirant vers moi pour qu'on se retrouve face à face. Son corps s'écrase contre le mien dans le mouvement, son souffle se mêle au mien et, si je ne voulais pas réellement discuter avec elle, j'écraserais mes lèvres sur les siennes pour qu'elle comprenne à quel point elle me rend dingue. Je dois garder les idées claires.

Ses pupilles noisette sont sombres, teintées de colère ; elle semble m'en vouloir pour une raison que j'ignore. Ou peut-être est-ce notre proximité qui la trouble autant que moi. Viral plisse les paupières pour mieux me toiser puis tente de se défaire de ma prise, en vain, mes doigts fermement refermés autour de sa peau, assez fort pour la maintenir sans pour autant laisser une marque.

– Qu'est-ce que tu veux Lowen ? Des excuses ? Excuse-moi d'avoir menti. Maintenant, tu les as, lâche-moi.

Ses beaux yeux habituellement si pétillants sont devenus sombres, comme si une ombre planait sur elle. Elle tente de se soustraire à ma prise mais je ne la lâche pas. Camille a raison, je devrais faire plus attention à ce qui m'entoure, que je l'apprécie ou non.