CHAPITRE 20 - Lowen

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Au réveil, c'est le froid qui m'étreint un vieil ami, la chaleur de cette nuit ayant complètement désertée. Des flashs me reviennent par bribes jusqu'à former un souvenir clair. Viral près de moi, ses lèvres sur les miennes, mes mains sur elle, sa peau contre mon corps, tout me revient en tête comme un doux rêve. Je crois que je n'ai jamais passé une aussi bonne nuit que celle-ci. C'était différent. J'ai pris mon temps, j'ai découvert chaque parcelle de son corps et elle en a fait de même.

Habituellement, je fais attention à mes partenaires. Ce n'est pas le problème. Mais je ne passe pas la nuit avec et je ne me soucis pas du lendemain. Je les revois plusieurs fois puis nos chemins se séparent. Et ces filles s'en moquent, c'est ce qu'elles voulaient aussi donc elles ne s'en plaignent pas. Mais pas là. Je voulais faire les choses bien, je ne sais pas pourquoi. J'ai même envie de recommencer pour être sûr que je n'ai pas rêvé tout ça...

Je passe une main de l'autre côté du lit mais c'est un dur retour à la réalité. Il est vide.

Pire qu'un seau d'eau glacée, cette constatation a le mérite de me réveiller complètement. Je me redresse dans le lit, toujours nu comme un ver, et j'observe la chambre d'hôtel pour trouver Viral, mais rien. Elle s'est tirée, putain !

Immédiatement, je cherche le sac rempli de billets. Il est là, elle n'y a pas touché, donc elle ne s'est pas barrée pour le l'argent. Mais pourquoi elle a fait ça, merde ? Je savais que ça allait changer quelque chose, mais pas à ce point-là !

Je m'extirpe du lit et enfile un boxer ainsi qu'un jean avant d'attraper mon portable. Il n'est même pas sept heures du matin, et aucun message de Viral. Si elle s'est tirée à cause de ce qui s'est passé entre nous, je ne suis pas certain de l'accepter. Je refuse de m'être encore fait avoir.

La colère monte en moi. Je ne suis pas du genre à espérer quoi que ce soit d'une femme, je sais parfaitement d'expérience à quel point elles sont dangereuses.  Mais j'ai bêtement cru que peut-être derrière ses airs intouchables se cachait quelqu'un de sincère. Et voilà qu'on se sert encore de moi.

J'ouvre immédiatement les contacts dans mon portable et je cherche le sien. Pas question qu'elle se tire sans explication. « La chieuse », voilà comment elle s'appelle dans mon portable. C'est bien mérité. Je m'apprête à appuyer sur le petit téléphone vert quand la porte s'ouvre sur... Viral. Deux tasses dans les mains, elle paraît surprise de me trouver debout.

Je viens de me faire tout un scénario dramatique pour rien...

– Tu en fais une de ces têtes... Ça ne va pas ?

Si ça ne va pas ? Je viens juste de croire que tu avais filé à l'anglaise et le fait que ça me foute autant en rogne m'inquiète sérieusement. À part ça, tout va bien.

Mais tout ce que je parviens à dire tient en trois mots.

– T'es là...

Très intelligent.

– Euh... Oui. Tu voulais que je sois où ?

Partie très loin d'ici pour je ne sais quelle raison.

Je ne dis rien, trop absorbé dans la contemplation de son visage. Elle a les yeux cernés, dus au manque de sommeil, en partie à cause de moi, mais je la vois d'un œil nouveau à présent, plus... intimement. Elle a dû s'habiller pendant que je dormais car elle porte à présent un pantacourt et un haut trop large pour elle. Ça ne met en rien en valeur son corps, je ne distingue même pas ses formes, pourtant je la trouve quand même belle. J'ai l'impression que cette nuit ensemble m'a retourné le cerveau, et je ne sais pas si j'ai peur ou si je suis simplement perdu de constater que je n'ai jamais ressenti ça auparavant.

Play My Game - TERMINÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant