CHAPITRE 25 - Lowen

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J'ai passé la journée de dimanche chez moi, seul, à me morfondre comme un ado. Viral est partie avec son frère sans se retourner samedi et je n'ai même pas été capable de la retenir. Lundi, pour le tournage, elle m'a à peine adressé deux mots en dehors des dialogues de nos personnages. Heureusement pour nous, ce n'étaient que des scènes durant lesquelles Liam et Anna se disputent, ou alors des scènes que nous tournions chacun de notre côté. Autrement, si on avait dû simuler des sentiments amoureux ou même s'embrasser, je ne sais pas comment ça aurait tourné.

Je suis ensuite rentré sans même lui avoir parlé. Elle ne m'en a pas laissé l'occasion.

Alors aujourd'hui, je compte bien ne pas laisser passer ma chance. Je suis arrivé plus tôt ce matin et je l'attends tranquillement, assis dans sa loge. J'observe cette pièce dans laquelle je n'avais pas mis les pieds avant pour m'occuper, le regard curieux. Elle ne l'a pas décorée, les murs sont rouges, simples. Aucune photo, rien de personnel, il n'y a que ses tenues et rien de plus. Je ne devinerais pas à qui a été attribuée cette pièce si je ne le savais pas déjà.

Ma partenaire de tournage finit par arriver au bout d'une longue heure d'attente et s'immobilise en m'apercevant. Elle est habillée d'un simple tee-shirt et d'un jean mais, même comme ça, elle est belle. Elle reprend bien vite ses esprits, ce qui m'arrête dans ma contemplation, et dépose son sac avant de s'asseoir devant son miroir, l'air de rien.

– Est-ce qu'on peut discuter ?

– Bien sûr, Lowen.

Sa voix est distante, comme lorsqu'elle s'adresse à un inconnu, mais ce n'est pas un non. Jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche de nouveau pour foutre en l'air le peu d'espoir que je ressentais.

– Tu as un problème avec le script ? poursuit-elle.

– Non. Je ne veux pas te parler de ça.

– Alors tu peux partir.

Son regard est glacial et j'ai l'impression d'être à des années-lumière d'elle. Je l'ai blessée et je l'ai déçue, je le sais, mais je veux réparer ça.

– Ou dors-tu ? Les studios t'ont fourni un appartement ?

Faites qu'elle dise non, faites qu'elle revienne. Ce sera bien moins compliqué de me faire pardonner si elle n'a pas d'autre choix que d'être avec moi, sans pouvoir me fuir. C'est bas de penser ainsi, mais c'est vrai.

– Chez Hunter pour le moment. Mais Jamie ne me laisse pas d'autre choix que de revenir chez toi, étant donné que c'est une clause de mon contrat. Mais ne t'inquiète pas, tu n'auras pas à te soucier de moi, je ne serai là que pour faire bonne figure, raille Viral d'un air mauvais.

– Viral, je regrette sincèrement ce que j'ai dit. Je voudrais que tu me laisses une chance de... tenté-je.

– Une chance de quoi ? De m'insulter, encore ? Non. Tu as déjà écoulé tes chances dès qu'on s'est rencontrés. J'ai été trop conne de penser que toi et moi c'était possible, vocifère Viral d'un ton froid.

– Mais c'est possible ! Je veux juste que tu me laisses te parler.

Je dois vraiment avoir l'air minable. Il ne manquerait plus que je la supplie. Mais je souhaite simplement qu'elle me laisse la possibilité de m'expliquer et surtout de m'excuser pour ce que j'ai dit. Je voudrais juste qu'on voie où ça nous mène, elle et moi. Je me suis emporté sans même chercher à comprendre et je m'en veux beaucoup.

Mais Viral ne semble pas de cet avis car elle se relève pour me faire face. Elle ne ressemble pas à celle qui vivait chez moi, dont le regard était toujours allumé d'une lueur espiègle. Elle semble partie loin derrière ses barrières, distante, et ses yeux ne reflètent plus qu'une animosité profonde envers moi. Elle ne sourit pas, son visage est aussi froid qu'un glaçon.

Play My Game - TERMINÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant