CHAPITRE 18 - VIRAL

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Je ne peux pas m'empêcher de pianoter contre le plastique de la portière. Je peine à controler la panique qui prend de plus en plus place en moi. J'ai toujours su dans quoi Hunter trainait, mais je le savais de loin. C'est la première fois que je mets un pied dans son monde, et je déteste ça. Je pense que si Lowen n'avait pas été présent, je n'aurais jamais réussi à aller au bout.

– Arrête.

Mon geste s'arrête et je tourne la tête vers Lowen dont l'attention est fixée sur la route. Je ne sais pas quoi penser de lui. J'étais persuadée que ce n'était qu'un gros con imbu de lui-même, que jamais nous ne nous entendrions. Et pourtant... Il ne ressemble pas à ce que les magazines disent de lui. J'aurais dû le savoir, je suis la première victime des ragots. Il est prévenant quand il s'agit de ses proches, son amour pour sa chienne me met du baume au cœur et j'apprécie plus que je n'accepte de l'avouer ces quelques moments où il se montre gentil avec moi. Sans compter ce que mon corps ressent près de lui... S'il ne faisait pas tout pour tenir les gens à l'écart de sa vie, je crois que je pourrais facilement l'apprécier.

J'observe ses doigts qui serrent le cuire plus que de raisons, la jointure de ses doigts blanchie par ce contact.

– Tu devrais arrêter de serrer le volant comme ça... murmuré-je.

J'hésite un instant avant de poser ma main sur la peau de son bras. J'ignore le frisson qui me parcourt au contact de sa peau. Son regard croise le mien l'espace d'un instant, et l'intensité que je peux lire dans ses yeux bleus me coupe le souffle.

– Je suis désolée de t'embarquer là-dedans. Je descendrai seule de la voiture si tu veux, proposé-je.

– Pour te laisser avec des mecs sûrement armés ? Bien sûr.

Un rire sans joie lui échappe et je retire ma main de son bras. Il fait comme si il me détestait, mais je lui suis reconnaissante de m'accompagner jusqu'au bout et de se soucier de ce qui pourriat m'arriver. Au moins, à ses côtés, je suis certaine que je ne disparaitrais pas comme Hunter. Il se gare face à l'un des casinos de Anders. Le casino est démesuré, comme n'importe quel casino. Il ferait surement bien à Las Vegas, mais il fait détonne dans le paysage de Phoenix.  Je sais me défendre, mais face à ça... Je crois que Lowen ne sera pas de trop.

Il coupe le contact puis se tourne dans ma direction pour le fixer et je me mords la lèvre en sentant mon cœur s'accélerer.

– Tu penses qu'on risque quelque chose ? demandé-je du bout des lèvres.

– On ne le saura qu'en entrant.

Il m'adresse un sourire qui se veut confiant, pourtant je sais que ce n'est qu'une façade. Il est aussi angoissé que je le suis par cette situation. Je m'en veux de l'attirer la dedans, mais je ne peux pas abandonner Hunter. Le perdre signifierait me perdre moi-même. J'ouvre la portière, prête à le récupérer. Nous sommes accueillis par l'air lourd de Phoenix, aussi pesant que mon mauvais pressentiment.

J'observe la devanture du bâtiment quelques instants, l'esprit embrouillé. Tout est clinquant, jusqu'au nom du casino affiché en grand. Ca correspond bien à l'image de Anders.

Nous avançons ensemble jusqu'à l'entrée du casino où un molosse fait barrage, une expression fermée sur le visage. Je ne me démonte pas, le menton fièrement relevé. Ce genre de type, j'en ai vu beaucoup dans ma vie. En grande partie pendant les réunions douteuses de mon père. Ils ne m'impressionnent plus.

– On ouvre à partir de vingt heures. Revenez plus tard, lâche un vigile avec agressivité.

– Dites à votre patron que Mlle Dunaway est là, déclaré-je d'une voix séche que je n'utilise que lorsque je veux impressionner.

Play My Game - TERMINÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant