CHAPITRE 7 - Lowen

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J'ai passé la matinée et mon début d'après-midi à bosser avec Viral. C'est bien trop long, mais elle en avait vraiment besoin. Ça n'a pas été facile. Elle a encore beaucoup de lacunes et d'incertitudes quant à son texte, mais le travail commence à porter ses fruits et son jeu d'actrice est bien meilleur après ces quelques heures. Elle n'écoute pas toujours, elle aime contredire et faire tout le contraire de ce que je demande... J'ai bien cru que j'allais la tuer à plusieurs reprises, et je suis sûr qu'elle aussi. Heureusement, j'ai eu l'excuse de devoir être présent aux auditions pour l'abandonner avant que je ne contrôle plus rien. Mais après avoir rencontré les candidates, je regrette d'avoir lâché Viral pour ces filles.

Entre celles qui ne savent pas jouer mais qui se prennent pour des divas, celles qui savent à peu près jouer et qui ont tenté de me rouler une pelle, et celles qui ne connaissent même pas le texte, j'ai fini par baisser les bras. Mais d'où sortent ces filles ?

Je suis conscient que je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, mais de là à me retrouver face à tant de désastre... Il y a eu quelques femmes avec du potentiel, mais aucune alchimie selon les réalisateurs. Au moins, avec Viral, même si on rêve de se taper dessus, ça nous permet de rentrer parfaitement dans notre rôle conflictuel... Nan mais, qu'est-ce que je raconte, moi ?

Après le désastre de la journée je comptais me poser. Rester chez moi, mater un film, un truc tranquille. Mais Jane m'a appris que j'étais attendu à une soirée et que je devais y faire une apparition avec Viral pour, je cite, « la mettre dans le bain d'Hollywood et lui présenter du monde ». Au moins, si Viral n'est pas prise, elle aura eu la chance de découvrir tout le gratin people et peut-être d'autres opportunités pour Jane. Même si ça veut dire tuer ma soirée pour la remplacer par du baby-sitting. La drogue est courante là-bas et j'aimerais autant éviter d'avoir le gouverneur aux fesses parce que sa fille a été droguée.

Voilà comment je me retrouve à attendre Viral dans mon hall d'entrée après avoir nourri Sabba, mes clés à la main. Ça ne fait que quelques qu'elle est là et je me sens déjà à bout de nerfs. Elle joue avec mes nerfs, elle utilise ses charmes pour me déstabiliser, je déteste ça. Le seul soulagement que j'ai, c'est que peu importe le résultat de l'audition, elle repart chez elle dès demain soir.

Je commence à m'impatienter lorsque je l'aperçois enfin et je ne peux pas m'empêcher de me mordre les joues en découvrant comment elle s'est habillée. Je suis le premier à la trouver plus que canon là-dedans ; et c'est bien le problème. Je ne serais pas le seul à le penser ce soir, cette idée m'agace déjà. Il est hors de question que je l'emmène si elle sort comme ça, ce serait masochiste de ma part. Regarder sans toucher, je vais finir frustré plus qu'autre chose.

– Il n'est pas question que je te sorte comme ça.

Une robe courte, un décolleté plus que plongeant et un dos nu qui me donne envie de voir un peu plus bas... Tout ça est ridicule. Mais Viral ne semble pas de cet avis car elle me contredit bien vite.

– Même le gouverneur n'a rien à dire sur ma façon de m'habiller, donc toi non plus. Si tu as peur de bander ce n'est pas mon problème.

Elle se rapproche de moi en jouant volontairement des hanches et je serre les dents de toutes mes forces pour rester calme. Mais c'est dur quand cette furie passe à côté de moi et me vole mes clés de voiture sous mon nez. S'il y a bien un truc auquel on ne touche pas, c'est ça ! Je lui cours après une fois la porte fermée et je la chope par le bras sans ménagement pour la tourner vers moi. Elle me lance un regard de défi, absolument pas intimidée par mon geste.

– Rends-moi ça tout de suite.

– Tu es le genre de mec à bichonner sa voiture ?

– Critique pas et rends-moi mes clés.

Play My Game - TERMINÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant