CHAPITRE 10 - Lowen

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J'ai appelé Jane en Bluetooth sur la route pour Vegas. Je savais que notre départ ne lui plairait pas, c'est pour cette raison que j'ai attendu d'être sorti de l'état pour le faire. Elle n'a pas apprécié, énervée par le fait que j'avais un rendez-vous jeudi matin à la première heure pour une interview, et encore plus lorsqu'elle a compris que je n'étais pas partie seul. Elle est persuadée que nous couchons ensemble avec Viral, mais grand bien lui fasse. J'ai raccroché après lui avoir demandé de s'occuper de Sabba et avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit d'autre. Si je voulais un sermon, je le lui aurais demandé. Je sais ce que je fais. Enfin, je crois.

Miles a tenté de me joindre aussi et m'a laissé un message pour m'informer qu'il devait supporter la colère de sa femme et que je devais arranger ça, mais je ne peux pas l'aider sur ce coup-là. Je gérerais ce problème à mon retour. Cela fait déjà deux nuits et un jour que nous sommes sur place, à arpenter les hotels, les casinos ainsi que les soirées privées. Viral n'a pas trouvé son ami dès notre arrivée, rentrer bredouille n'était pas une option. Alors on a décidé de rester sur place et de prendre un hôtel pour chercher encore un peu. Mais quelle idée...

Je me retrouve à partager une chambre équipée de lits jumeaux avec cette chieuse et sans aucun résultat. Si ça, ce n'est pas de la malchance, je ne sais pas ce que c'est. On est au point mort.

Viral dort paisiblement dans son lit tandis que je traîne sur mon portable pour répondre aux quelques messages qu'on m'a envoyés. Des questions sur mes relations, notamment sur celle inexistante avec Viral, qui a été aperçue à plusieurs reprises en ma compagnie. Les gens sont bien curieux. C'est d'ailleurs le seul aspect de mon metier que je déteste. J'apprécie d'avoir une vie privée, ma bulle, de séparer mes relations de ma vie professionnelle. Et c'est l'une des raisons qui font que je déteste avoir une potentielle partenaire d'écran chez moi. Ca et le fait qu'on a déjà essayé de me manipuler.

Nous allons devoir reprendre la route dans la soirée Nous ne pouvons pas rester indéfiniment à Vegas, même si nous n'avons pas trouvé son ami. Des obligations nous attendent à LA. Je suis quand même déçu qu'on n'ait pas trouvé ce gars. J'étais persuadé que nous allions obtenir des résultats. Il est introuvable, comme s'il n'existait pas. L'amie de Viral est censée lui envoyer des photos dans la matinée, ça va peut-être nous faire avancer un peu plus. J'espère que ça ne prendra pas trop de temps.

Lorsque le téléphone de cette Viral résonne dans la pièce, elle se réveille brusquement pour décrocher. Ses cheveux sont en bataille, ses yeux à moitié fermés, tout juste sortie des bras de Morphée, on dirait qu'elle vient de... Non ! Je dois pas penser à ça !

Viral me fixe tout en lâchant un « allo » et je croise les doigts pour que ce soit le studio qui lui donne les résultats du casting.

– Oui, c'est bien moi.

Elle se mord la lèvre et écoute attentivement avant de se lever pour faire les cent pas dans la chambre. Je me lève à mon tour pour l'approcher et essayer d'entendre ce qu'ils disent, mais je ne distingue que des voix étouffées. Je n'ai pas à attendre bien longtemps pour connaître les résultats, l'expression de Viral est une réponse à elle seule. Son sourire s'élargit un peu plus en remerciant la personne à l'autre bout du fil et lorsqu'elle raccroche, elle me prends dans ses bras sans la moindre hésitation. Putain, c'est un oui !

– Merci. Vraiment.

Son corps contre le mien me fait dérailler un instant, je ne sais même pas comment réagir. Je finis par me reprendre et poser une main dans le creux de son dos, sentant la chaleur de sa peau passer à travers le fin tissu de son haut. Je tente de faire abstraction de ce sentiment de bien-être que je ressens en la sentant si proche de moi. Je voudrais sentir le grain de sa peau sous mes doigts, prendre le temps de l'observer dans d'autres circonstances que lorsqu'elle se tient nue face à moi après une mauvaise blague de ma part... Mais je ne suis là que pour l'aider, rien de plus. Son souffle contre ma peau me fait frissonner, puis elle se recule en essuyant une larme solitaire sur sa joue. Une larme réelle cette fois-ci. Et de joie. Elle me sourit sincèrement avant de taper un message sur son portable.

Play My Game - TERMINÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant