The Bastard Prince

9.

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J'espère que jusqu'à là l'histoire vous plaît !

 Les commentaires me font super plaisir, merci à ceux qui commentent ! N'hésitez pas à mettre une petite étoile !

Bonne lecture !

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Saya

J'attends d'entendre le verrou de la porte s'activer pour commencer à jouer. Je veux à tout prix chasser le cauchemar que j'ai fait cette nuit de mon esprit. Je décide donc de jouer un de mes morceaux préférés: Lacrimosa. Mais malgré la mélodie qui emplit la pièce et qui à l'accoutumé fait sortir de ma tête toutes les pensées dérangeantes, je n'arrive pas à oublier. Je n'arrive pas à oublier ses cris, gravés dans mon esprit, qui se répètent indéfiniment dans mes oreilles, comme si sa bouche y était collée. Mes doigts parcourent machinalement les touches de l'instrument. Je suis complètement perdu dans ma propre tête. Est ce que le "double" que j'ai vu dans mon rêve est vraiment en moi. Ou est-ce que tout ce que j'ai vu était dû à la pression de ces derniers jours ? Je repense à Haayal, qui m'a réveillé et qui a réussi à me sortir de mon cauchemar. Elle m'a aidé, et c'est justement la raison pour laquelle je suis en colère. 

Je ne veux pas qu'on m'aide...encore moins qu'elle m'aide.

 Je n'ai pas envie que l'on voit que moi aussi, je peux être faible. Je ne peux pas me le permettre. Le risque qu'elle me trahisse est trop important pour être ignoré et que par conséquent je lui accorde ma confiance. Pourtant, je ne peux nier que cela m'avait touché.

Et ça...ça m'énerve. L'espace d'un instant, elle a tout simplement cessé d'être la mercenaire qui travaille pour moi afin de ne pas se faire tuer par mon connard de "frère". Elle a été bien plus que ça, pendant quelques minutes. Je hais l'emprise qu'elle a sur mon humeur et mes sentiments. Elle me fait me sentir bien, sans rien faire pour ça. Je ne veux pas accepter cela. Je ne dois pas accepter cela. 

Je ne peux pas. Nous nous connaissons à peine: notre relation doit se résumer uniquement à une entente cordiale pour servir nos intérêts respectifs. C'est tout. Mais plus le temps passe, plus il me paraît difficile de respecter ça. Tout chez elle fait naître en moi milles contradictions et je la déteste pour ce qu'elle me fait ressentir.

Et je ne vais pas manquer de le lui montrer... 

Ainsi, j'espère que ce qui semble commencer à naître en moi mourra avant que je n'en ressentes trop les effets... Peu importe si elle me déteste en retour, tant qu'il ne lui arrive rien parce que je commence à ressentir plus que de la tolérance pour elle, je me contenterai de sa haine à mon égard. Je préfère feindre de la détester.

Je jouerai cette comédie jusqu'à y croire moi-même.

Mieux vaut qu'elle me déteste en retour et qu'elle vive sans avoir peur plutôt de la voir mourir parce que j'ai osé ne serait-ce que commencer à l'apprécier. Tout ce que j'approche finit par disparaître, et même si notre rencontre ne remonte pas à si longtemps que ça... Je dois admettre qu'une partie de moi même, toute petite partie de moi même, commence à s'attacher à elle...